Accueil ACTUALITÉ Ouverture d’un centre de traitement de l’hémophilie au CHU de Béni-Messous

Ouverture d’un centre de traitement de l’hémophilie au CHU de Béni-Messous

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Le centre de traitement de l’hémophilie (CTH) du CHU de Béni-Messous a, enfin, été inauguré, hier, par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, venant, ainsi, alléger la souffrance de milliers de malades. Au grand bonheur des 3 000 hémophiles que compte l’Algérie, et après de longues négociations entre le groupe Bayer Healthcare Pharmaceuticals, ce projet a vu, hier, le jour, en présence des responsables algériens de la santé et des représentants du groupe allemand.

En marge de la cérémonie d’inauguration, le ministre de la Santé a affirmé que l’État consacre plus de 200 milliards DA pour l’acquisition des équipements et l’importation des médicaments liés à ces maladies du sang.
«Ce service fait partie de l’hôpital de Béni-Messous, et est concerné par l’opération d’externalisation qu’on est en train de mener», a-t-il dit, en assurant que 60% des médicaments importés par l’Algérie concerne ces maladies rares. Dans le même sillage, le ministre a assuré que l’État œuvre à mieux prendre en charge cette catégorie de malades. S’agissant de la loi sanitaire, Boudiaf a indiqué que celle-ci «est fin prête, et sera présentée prochainement au Conseil des ministres». Pour sa part, l’ambassadeur allemand en Algérie, Götz Lingenthal, a affirmé que ce «centre n’est qu’un exemple de la coopération entre les deux pays». «Après la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Berlin, les deux parties ont plaidé à approfondir les relations, et je crois que ceci est un bon exemple», a-t-il assuré. De son côté, Amel Daoudi-Benchouk, P-DG de Bayer Algérie, a rappelé que ce centre est le second du genre en Algérie, après celui inauguré, il y a trois ans, à Constantine. Elle a affirmé, à cette occasion, que le groupe Bayer envisage d’«étendre cette expérience dans l’Ouest de l’Algérie». Pour Bayer, ce projet, initié par l’équipe « Hématologie » de la division « Specialty Medicine » et mis en place avec la contribution de l’équipe DAF, s’inscrit dans la stratégie de partenariat durable, entre Bayer et les différents acteurs de la santé, en Algérie.
En effet, ledit projet permettra aux professionnels de la santé, patients et autorités de santé de mieux prendre en charge la maladie, restée longtemps méconnue des Algériens.
Ainsi le nouveau centre de traitement de l’hémophilie (CTH), constituera un réseau de soins impliquant principalement des équipes d’experts pluridisciplinaires, afin de soulager les malades atteints d’hémophilie, en les accompagnant dès leur enfance.
Selon les différents médecins, présents, hier, lors de l’inauguration, les hémophiles en Algérie, contrairement à d’autres pays, vivent mal cette maladie du sang, et les complications qui en découlent les empêchant de vivre normalement. Tout en mettant l’accent sur la situation préoccupante des hémophiles en Algérie sur le plan des médicaments qui ne sont pas toujours disponibles et des moyens qui ne sont pas mis à niveau, les médecins espèrent, néanmoins, que la prise en charge de cette catégorie connaisse une nouvelle dimension, essentiellement avec l’inauguration de ce centre. Toutefois, il est à noter que les représentants du groupe Bayer ont assuré que le nouveau centre procèdera à la mise en place de cellules de soins, spécialisées dans la prise en charge de l’hémophilie, en offrant les aménagements, les équipements et les formations nécessaires, à cet effet.
Aussi, ce nouveau centre de traitement de l’hémophilie prend en charge les adaptations thérapeutiques, le dépistage précoce des complications, l’éducation aux soins, l’organisation de la rééducation, les décisions chirurgicales, la formation médicale continue et la coordination entre les équipes médicales de la région. Par ailleurs, le CTH de Béni-Messous a une mission d’information auprès des patients eux-mêmes et de leur famille, mais aussi auprès des professionnels de santé prenant en charge les hémophiles. De par son caractère multidisciplinaire, il représentera, aussi, une plaque tournante propice au développement des projets de recherche sur l’hémophilie, cette maladie orpheline.
L’hémophilie est un trouble héréditaire de la coagulation sanguine, caractérisé par des hémorragies prolongées, surtout au niveau des articulations, des muscles et des organes. Cette maladie est due à l’absence ou à la présence anormale de protéines de la coagulation, dites facteurs VIII ou IX. La forme la plus courante de cette maladie est l’hémophilie A, dans laquelle le facteur VIII est déficient ou anormal. C’est une maladie génétique, liée au sexe, qui s’exprime, sauf dans de rares occasions, chez les garçons, et touche une naissance sur 10 000. Quatre cent mille personnes sont atteintes d’hémophilie dans le monde. En Algérie, le nombre d’hémophiles avoisinerait les 3 000, mais officiellement on parle beaucoup moins de cas. Cette opération est soutenue par Bayer Pharmaceuticals, dans le but d’améliorer la qualité de vie des malades hémophiles, en particulier les enfants. Il convient de signaler que les pouvoir publics ont déjà mis en place un programme de prise en charge spécifique des maladies orphelines, dont l’hémophilie fait partie.
Ces 3 000 hémophiles qui sont enregistrés en Algérie nécessitent un traitement préventif régulier pour éviter un handicap moteur à l’âge adulte, en raison des saignements répétitifs des articulations.
Lamia Boufassa

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