Fièvre aphteuse : 21 communes touchées à Bouira

Combien de cas a-t-on enregistré, depuis ? Cette calamité qui a touché une partie du cheptel bovin a-t-elle atteint aussi les ovins ? Quelles ont été les mesures prises pour enrayer l’épidémie ? À quels résultats ont abouti les efforts des différents services composant les postes de commandement opérationnels engagés dans la lutte ?
C’est à toutes ces questions, et à bien d’autres, que le directeur de l’agriculture a essayé de répondre au cours d’un point de presse qu’il a donné, ce mardi, à la cellule de communication de la wilaya.
Concernant le premier point, le DSA a fait savoir que la maladie qui défraye, aujourd’hui, la chronique est partie de Aïn-Turk, une commune située à une dizaine de km au nord-ouest de Bouira. L’éleveur qui a réagi dès l’apparition des premiers signes présentés par les deux bêtes de son étable a informé les services de la DSA lesquels se rendant sur les lieux avaient procédé au prélèvement sanguin sur les deux sujets suspects. Vingt-quatre heures plus tard, les résultats de l’analyse tombaient, confirmant les appréhensions des vétérinaires et de l’éleveur. La fièvre aphteuse est déclarée officiellement à Bouira, justifiant la mise en place d’un poste de commandement opération pour engager la lutte contre elle. Les deux bêtes atteintes ont été saisies et dirigées vers l’abattoir le plus proche. À Merkla, dans la commune de Taghzout, à huit km, au nord-est, cette fois, les symptômes de cette maladie, dont l’agent est un virus qui se propage à 280 km par heure, a fait savoir le DSA, a frappé un taurillon destiné à l’abattage pour célébrer une fête. Le propriétaire, averti par ce qui se disait à Aïn-Turk au sujet des deux animaux atteints a rapidement alerté les autorités concernées de sorte que le dispositif de lutte soit entré immédiatement en action. De la chaux et des désinfectants, l’hyper oxide, notamment ont été remis aux éleveurs, alors que les marchés, au nombre de 7, dont 6 communaux, l’autre, celui de Bouira, étant régional ont été fermés avec pour consigne d’interdire tout mouvement des bestiaux tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de la wilaya. D’autres mesures à une échelle plus réduite encore ont consisté à circonscrire un périmètre de protection d’un rayon de trois km pour éviter que les sujets atteints n’aient pas de contact avec les sujets sains. Entre temps, les abattoirs s’ouvraient devant les animaux destinés à l’abattage et que les services composés d’agents de la DSA, de l’hydraulique, de la Gendarmerie nationale et de la Protection civile s’assuraient que le protocole d’enfouissement (une couche de chaux avant et une autre après) était bien respecté pour éviter tout risque de propagation. Pour la campagne de vaccination, le responsable du secteur a déclaré qu’elle a débuté dès le lendemain de la réception du vaccin, dont le stock a été estimé à
11 000 doses. Rappelant que le cheptel bovin se chiffre à 74 000 têtes, dont
44 000 vaches laitières produisant 82 millions de litres et constituant par là un bassin laitier, l’orateur a annoncé le chiffre de 10 000 sujets vaccinés. Louant, d’autre part, l’efficacité du plan de lutte élaboré et mis en place dès que fut évoqué la maladie dans d’autres pays voisins, lors du conseil de wilaya en avril dernier, il a considéré que si la maladie a touché aujourd’hui les 21 communes sur les 45, et causé 320 victimes parmi les bovins, c’est un peu par la faute des maquignons qui allaient acheter du bétail dans d’autres marchés, séduit par les bas prix offerts. Mais grâce aux médias et à la couverture qui a été faite autour de ce fléau, le responsable du secteur dit avoir à se louer de la coopération de ces mêmes maquignons qui signalent les sujets atteints dès les premiers signes qu’ils montrent. Ces signes, difficiles à détecter dans les deux premières phases qui se caractérisent par l’apparition d’aphtes et de tâches, deviennent évidents à partir de la troisième et quatrième phases, les mamelles s’enflant démesurément et l’animal ne parvenant plus à se tenir debout. Le DSA qui prétend que la situation est parfaitement maîtrisée et qui annonce l’arrivée d’un important stock de vaccin afin que la vaccination se poursuive dans les meilleures conditions, a été formel qu’aux ovins : aucun cas n’a été enregistré dans la wilaya de Bouira, les cas suspects n’ayant pas été confirmés par le laboratoire où les prélèvements sanguins ont été envoyés pour analyse.
Ali D.