Les signes avant-coureurs sont là ! L’Algérie abordera les Jeux olympiques de Paris qui se profilent à l’horizon proche par une bonne quarantaine de sportifs. Dans cette sélection, nos élites de l’athlétisme sortent du lot. C’est une vieille tradition que nous gardons jalousement. La boxe aussi, mais à un degré moindre. Donc, l’Algérie va partir à Paris du bon pied. En terrain conquis. Dans la peau d’un ou de potentiels champions. Le palmarès national est riche. La vitrine des récompenses est bien garnie. Les Boulmerka, Morceli, Benida-Merrah, Saïdi-Sief, Makhloufi …la liste des champions aux noms d’or, d’argent et de bronze est longue. A un moment donné de l’histoire des compétitions mondiales et chacun dans son temps, ils avaient porté haut le drapeau national dans le ciel de la gloire. Tout le monde en conviendra : les Algériens excellent surtout dans les épreuves du demi-fond. C’est une spécialité dite « maghrébine » dont nous partageons une longue et féroce rivalité avec le « voisin » de l’ouest. Ainsi, en perspectives des JO de Paris, l’Algérie mise sur un demi-fondiste de poids qui continue à collectionner les belles performances. Vous comprendriez bien qu’il s’agissait de Djamel Sedjati. Incontestablement, notre vice-champion du monde est l’un des grands favoris à la première place du podium du 800 mètres. Il l’a prouvé plus d’une fois ces derniers jours. Le natif de Tiaret, âgé de 25 ans, a fait battre des millions de cœurs d’Algériens qui le regardaient fièrement à l’œuvre sur la piste d’athlétisme.
Dans sa foulée, il cumulait prestations et records. Comme l’ont fait ses aïeux à Tokyo, Londres, Atlanta… Sedjati fait perpétuer notre belle épopée sportive. Aujourd’hui, il y a comme des indicateurs de changement dans la gestion de l’élite d’athlétisme. A commencer par le profil des responsables. Et là, nous vient à l’esprit une revendication qui remonte à 2018. Invitée un jour de juillet pour nous parler de l’athlétisme, Hassiba Boulmerka avait suggéré aux politiques de laisser le sport aux sportifs. La voix de la championne olympique semble entendue. Aujourd’hui, qu’il y ait d’anciens champions à la tête, par exemple, du MJS, en la personne d’Abderrahmane Hammad, cela est encourageant. Qui mieux qu’un ancien athlète primé pour gérer les affaires de l’élite sportive ! Le défi, c’est encore d’arriver à se maintenir dans le top niveau. Pour garder la tête haute dans les arènes mondiales. Et là, le sprint final de Sedjati, qui n’avait rien à envier à ceux de Morceli ou de Makhloufi, assure et rassure. Le recordman algérien ne cesse d’impressionner le monde de l’athlétisme. Ces dernières courses l’ont vu s’effacer derrière lui les cadors du 800 mètres. Il faudrait continuer à entretenir cette flamme olympique. Car, le sport c’est aussi un outil de soft power entre les mains de l’Etat. Pas seulement, sinon au-delà de l’image qu’il peut miroiter, des valeurs qu’il véhicule et de la joie qu’il procure.
Farid Guellil