Une exposition sur les armes antiques et durant la période ottomane en Algérie a été organisée, jeudi, au musée des arts et des traditions populaires de Médéa, avec le concours du Musée national des antiquités d’Alger.
L’exposition est déclinée sous forme d’illustrations de fresques en mosaïque datant de la présence punique, romaine et byzantine découvertes dans différentes régions du pays, représentant des guerriers avec des armes de l’époque fabriquées localement, de toiles de soldats et d’officiers ottomans présents en Algérie, à partir du 16e siècle, et de photographies d’armes anciennes fabriquées localement, le tout accompagné de fiches techniques sur les armes et accessoires représentées. Les visiteurs peuvent découvrir à la faveur de cette exposition un échantillon des armes de guerre et de chasse qui étaient utilisées pendant l’antiquité et la période ottomane, dont des épées portées par les fantassins ou les cavaliers, des lances, boucliers, arcs, flèches, cuirasses ou casques qui formaient l’attirail du guerrier ou du soldat pendant cette période, a expliqué à l’APS le conservateur du musée national public des antiquités, Amar Kedache. Il a expliqué que la fabrication des armes a connu une évolution « notable » au cours de ces siècles, principalement durant la période ottomane marquée par l’apparition d’armes plus adaptées au combat, que ce soit les épées, les pistolets ou les accessoires, comme les cuirasses ou les fourreaux pour épées. Les armuriers de l’époque, installés surtout dans la région de Flissa, sur la côte de la Grande Kabylie, s’étaient illustrés dans le domaine de la fabrication des épées destinées au combat ou pour l’apparat. Certaines épées étaient incrustées de corail et ornées de cuivre. Ces épées avaient, en plus, une poignée qui représentait une tête de cheval, témoin de l’importance que présentait cet animal pour les armuriers et les guerriers de l’époque, a indiqué M. Kedache. Cet aspect esthétique est également présent dans la fabrication des fusils de guerre ou de chasse. Des pièces ornées de pierres précieuses et de motifs artistiques étaient commandées par de riches commerçants et notables pour être données comme cadeaux aux beys et membres du sérail lors de visites ou de cérémonies officielles, a fait observer M. Kedache. Ce savoir-faire s’est perpétué jusqu’à la période de la résistance populaire où des fabriques d’armes et de munitions ont été mises sur pied par l’émir Abdelkader qui faisait appel aux armuriers et aux artisans encore en activité, pour assurer le fonctionnement de ces fabriques d’armes, a détaillé le conservateur du musée national des antiquités.