Accueil ACTUALITÉ Mouvement de dissidence au PT : cinq députés accusés de forfaiture

Mouvement de dissidence au PT : cinq députés accusés de forfaiture

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Le Parti des travailleurs (PT), n’entend point reconnaître l’existence d’un mouvement de redressement, proclamé, pourtant, haut et fort par les dissidents. Pour Djelloul Djoudi, député et cadre de la direction politique du parti, les déclarations des adversaires du PT sont dénuées de toute crédibilité. Ainsi, il dénie tout droit aux chefs de file de cette mouvance, de s’adjuger du soutien de responsables du parti, à la tête duquel siège Louisa Hanoune comme secrétaire générale.
Il est bon de rappeler que lors de la séance de l’adoption de l’avant-projet de la révision constitutionnelle, le PT avait opté pour l’abstention, au moment où le camp adverse où figurent en haut du peloton Salim Labatcha et Salim Sidi Moussa, avaient plébiscité, quant à eux, le texte de loi. Un deuxième passage à l’acte des redresseurs après avoir approuvé quelques jours auparavant le PLF-2016, lesquels députés impénitents affirment, au-delà de s’inscrire aux antipodes avec la ligne de la direction dirigeante de leur ex-formation politique, puisqu’ils étaient évincés des rangs de ses instances, avoir crée un groupe parlementaire, lequel groupe jouissant même d’un bureau au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN), selon leurs propos.
En effet, lors de la session extraordinaire des deux chambres parlementaires réunies, tenue dimanche dernier, au moins 5 députés ont «failli» d’appliquer la décision d’abstention, comme résolution adoptée, la veille du vote de la nouvelle Constitution, par le Comité central du parti trotskiste. Un résultat qui en découle notamment du décompte final faisant apparaître les voix des abstentionnistes qui en ont enregistré 16 au total.
Des voix manquées qui résonnent comme une brèche qui s’ouvre, et qui profite aux élus adversaires plus qu’elles ne confortent les dires de la direction politique du PT. Puisque, visiblement, ce sont les dissidents qui gagnent prétendument du territoire. Même si, à croire les déclarations de ceux-là, faisant état de 9 députés issus du PT sur un total de 11qui ont rejoint le groupe constitué, toujours selon eux, au sein de la deuxième chambre du Parlement. Une thèse réfutée catégoriquement par le porte-parole du PT, Djelloul Djoudi, joint hier par téléphone, pour faire le point autour de la question. Pour lui les démonstrations de Labatcha et ses partisans sont des allégations «purement mensongères». «Celui qui proclame détenir 11 députés à l’APN est un menteur», a-t-il répondu, avec un ton agité, à ses adversaires, avant de citer les noms des parlementaires qui ont agi à l’encontre de la position du parti, pour lever tout amalgame, visiblement. Selon notre interlocuteur, les élus du PT qui ont désobéi au mot d’ordre donné par la direction politique, sont des «traîtres» qui n’ont pas respecté leur mandat électoral et leur engagement moral, que ce soit envers la population ou bien vis-à-vis du parti, a-t-il expliqué depuis l’autre bout du fil.
En plus de Labatcha et Sidi Moussa (ANR)qui avaient assumé publiquement leur rupture avec la direction du PT en s’attaquant frontalement à Louisa Hanoune, à travers une série de déclarations tonitruantes, échangées entre les deux belligérants, trois autres parlementaires «incorrigibles» ont joint leur voix à celle de l’opposition sous d’autres obédiences partisanes, a-t-il indiqué. Il s’agit de Nora Boulacheb (ANR), élue sur la liste de Skikda de deux autres qui ont rejoint les rangs du FLN, à savoir Derrar née Boukhari Kheira (Mostaganem) et de Zair Said (Skikda), a révélé Djoudi, comme pour apporter un argumentaire, chiffres en mains, pour battre en brèche ses adversaires.
Quid de l’affaire de la missive du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales adressée au PT ? En effet, faut-il souligner que le département de Noureddine Bedoui avait décidé de geler la décision du CC du PT portant sur l’exclusion de Labatcha et de Sidi Moussa, quelques jours après avoir notifié son approbation. Et pour cause, les mis en cause ont introduit un recours qui a amené les services du même ministère à surseoir à cette décision, jusqu’à nouvel ordre, le temps de réétudier «vraisemblablement» la requête. Interrogé sur cette question, Djoudi estime que le ministère «ne doit pas s’immiscer dans les affaires du parti», a-t-il accusé.
Ceci, dès lors que le PT n’avait reçu aucun recours venant des cadres en question, a-t-il justifié ses propos. En tout état de cause, cette guerre des chiffres qui n’a pas encore livré tous ses secrets s’inscrit désormais dans la durée. D’un côté, il y’a une direction politique qui ne veut pas croire un état de fait porté sur la scène publique et médiatique, en refusant même une quelconque similitude avec les crises qui prévalent au sein des autres formations politiques.
De l’autre côté de la rive, des cadres mécontents qui ont payé leur positions contraires par une éjection des rangs du parti, mettent Louisa Hanoune dans le viseur et comptent aller jusqu’au bout de leur «mission», pour, entendent-ils bien faire, «récupérer le PT et le remettre entre de bonnes mains». Vaines étaient nos tentatives, faites hier, à l’effet de joindre les membres de dissidence.
Farid Guellil

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