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Mesures de la LFC-2015 : les réserves de Care

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Les mesures de la loi de finances complémentaire pour 2015 (LFC) continuent de faire réagir les organisations patronales. Le Cercle d’action et de réflexion autour de l’Entreprise (Care), estime, dans un communiqué rendu public, que cette loi était largement attendue, par l’ensemble des acteurs économiques et sociaux, comme le moment d’un sursaut énergique et salutaire face à la grave dégradation de la situation économique et financière de notre pays, résultat de l’érosion brutale des prix sur le marché international des hydrocarbures, depuis maintenant plus d’une année.
Le Care rappelle qu’il n’a pas cessé d’alerter sur les fragilités du modèle d’organisation de l’économie du pays, et qu’il avait appelé, solennellement, à la prise de mesures salvatrices et courageuses, dont les prémices pouvaient être annoncées à la faveur de la dernière loi des finances rectificative. Ainsi, Care considère que si les dispositions ainsi adoptées, prises une à une, sont positives et recueillent son assentiment, elles ne sont pas, globalement, à la hauteur des dangers qui guettent notre économie, au cours des trois prochaines années. «Notre sentiment est que le gouvernement agit encore comme s’il ne s’agissait que de gérer des difficultés économiques passagères, là où des réformes plus structurelles sont rendues nécessaires pour commencer à jeter, sérieusement, les bases d’une économie qui doit plus que jamais se préparer au défi de l’après-pétrole», lit-on dans le communiqué. Les représentants disent, cependant, qu’ils partagent totalement le point de vue du gouvernement quant au refus des politiques d’austérité, mais, malheureusement, ils font constater que les éléments de sa politique actuelle ne font que retarder l’échéance, et mènent, inéluctablement, vers cette impasse qu’il dit vouloir éviter. Les données chiffrées disponibles montrent clairement que la tendance est à la réduction de l’investissement public, par contraction ou étalement des dépenses du budget d’équipement.
Elles montrent également une croissance significative de près de 20% des dépenses de fonctionnement pour les premiers mois de cette année 2015. Pour Care, ces indications sont le signe patent d’une politique économique, dont le moteur reste toujours la dépense publique, alors même que les ressources portant cette dépense sont en train de s’amenuiser dangereusement.
«Or, ce dont notre économie a le besoin le plus urgent, c’est une politique économique plus volontariste qui fasse des entreprises, privées et publiques, le moteur d’une croissance forte et durable, seule en mesure de créer massivement de la richesse et des emplois, et de répondre aux immenses besoins sociaux de la population algérienne. Une telle politique suppose des réformes immédiates du climat des affaires, une simplification considérable des procédures à l’investissement, une réorientation sensible de notre politique commerciale externe, de même qu’un ajustement sérieux de la valeur du Dinar, qui rétablisse la préférence économique effective au bénéfice des producteurs et des exportateurs algériens», ajoute le communiqué. Aussi, le Care estime également que les restrictions en vigueur en direction des investisseurs étrangers, hors quelques secteurs sensibles, pénalisent l’économie nationale, au même titre que cette ségrégation incompréhensible qui vient d’être introduite entre production de biens et production de services. Pour résumer, le Cercle considère qu’il est temps que l’administration économique nationale se mette réellement au service de l’Entreprise, à l’inverse exact de ce que nous observons, aujourd’hui, sur le terrain. «Notre pays a perdu un temps précieux pour n’avoir pas su amorcer le virage de la diversification économique, au moment où il disposait de ressources abondantes. Il se voit contraint, maintenant, de devoir le faire dans un environnement interne et externe beaucoup plus hostile et surtout plus volatil, si l’on prend en compte les impacts prévisibles du nouvel Accord international qui vient d’être conclu sur le nucléaire iranien». Pour éviter l’austérité vers laquelle nous mène le dogmatisme actuel, Care suggère de mettre fin, rapidement, au gaspillage de nos ressources rares. Pour lui, notre pays dispose des moyens de rompre avec cette dépendance excessive aux revenus du pétrole, de renouer avec une croissance forte et durable, et avec la création massive d’emplois économiques, pour peu que nos dirigeants trouvent le courage nécessaire pour engager les réformes consensuelles que dicte la conjoncture difficile que nous traversons. Il dispose encore, pour une période très courte, des ressources nécessaires pour amorcer le virage salvateur du redressement.
Ines B.

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