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MESSAOUD BOUDIBA, PORTE PAROLE DU CNAPESTE : «C’est le ministère qui pousse au pourrissement»

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Le bras de fer tutelle-syndicats de l’Éducation ne cesse  de se durcir.  L’intersyndicale affirme qu’elle est plus que jamais  déterminée à poursuivre la contestation peu importe la conjoncture du pays, alors qu’elle accuse  le ministère d’être la cause du pourrissement.

C’est en tout cas, ce qu’a affirmé un membre de ce collectif, à savoir le porte-parole du CNAPESTE, Messaoud Boudiba. S’exprimant, hier, au Forum du Courrier d’Algérie, il a pointé du doigt le département de Benghebrit l’accusant de vouloir porter atteinte à l’école publique algérienne en provoquant ses partenaires sociaux et en les poussant à mener des actions de grèves. Preuves à l’appui, il a relevé, à titre d’exemple, que les instructions données aux chefs d’établissements pour mettre en place un plan de remédiation pédagogique les samedi et mardi après-midi, ont créé des tensions entre ces derniers et les enseignants qui ont refusé de l’appliquer.
Toujours dans le même contexte, l’intervenant estime que le ministère ne tente pas de calmer la grogne des enseignants, mais plutôt de l’accentuer, notamment, à travers des directives données aux directions de l’Éducation à chaque fois qu’il y a annonce de grève. Il a cité, à ce propos, la mesure de garder les élèves en classes en recourant aux remplaçants ou à des parents d’élèves, tout en menaçant les directeurs qui ne respectent pas ces instructions. «C’est de la provocation et de la fuite en avant», a-t-il affirmé d’emblée. À propos des appels au dialogue de la ministre, il a déclaré que les rencontres de concertation organisées auparavant étaient sans résultats, soulignant qu’il y a même atteinte à la crédibilité de ce dialogue. Ainsi, a-t-il laissé entendre, le recours à la grève était inévitable bien que les revendications sont claires et du ressort du ministère. Pour ce qui est de la conjoncture actuelle du pays marquée par les préparatifs aux élections présidentielles, le syndicaliste a signalé que cela n’empêche nullement de défendre des revendications (socioprofessionnelles).
«Nous allons continuer de le faire peu importe la période, tant que nous le faisons dans le cadre de la loi», a-t-il insisté. S’agissant, particulièrement de la revendication liée à l’amendement du statut particulier, Boudiba a rappelé qu’en 2018 celle-ci ne figurait pas dans la liste des doléances des syndicats jusqu’à ce que le ministère décide, en catimini, de le modifier et de l’annoncer par la suite. Ayant constaté des injustices dans cette nouvelle grille indiciaire des salaires, a expliqué Boudiba, l’intersyndicale a décidé, à partir de là, de remettre ce dossier au devant des revendications.
Selon lui, «c’est de la faute du ministère que ce dossier a été rouvert». Présent également au forum, Boualem Amoura, secrétaire général du SATEF, a de son côté expliqué que le retrait des syndicats autonomes du pacte d’éthique et de stabilité soumis par le ministère, était dû au fait que ce pacte n’ait jamais été appliqué sur le terrain. «C’est resté de l’encre sur papier, rien de plus», a-t-il regretté. En outre, il a fait état de la banalisation de l’esprit du dialogue au niveau du ministère, ce qui a donné lieu finalement à un blocage ayant conduit au recours à la grève.
À titre de rappel, l’intersyndicale de l’éducation qui compte six formations syndicales prévoit d’observer deux journées de grèves le 26 et le 27 février prochains, avec la participation cette fois du CNAPESTE. À rappeler, également, qu’elle était l’initiatrice d’une journée de grève le 21 janvier passé, accompagnée par des rassemblements au niveau de plusieurs wilayas.
Ania Nait Chalal

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