Devenu systématique, le phénomène de flambée des prix de beaucoup de produits de large consommation à chaque veille de fêtes religieuses ou autres occasions n’a pas pu être évité cette année encore.
Depuis quelques semaines, en effet, et à l’approche du Mawlid Ennabaoui, le prix du poulet, élément essentiel dans la préparation de plats traditionnels, a été considérablement revu à la hausse. Une situation générée selon Hacène Menouar, président de l’association el amane, par l’absence de plan agricole mais aussi de procédures permettant le recensement, la maitrise et l’organisation de cette filière. Contacté hier, Menouar a d’abord relevé que la consommation de viande blanche en générale a nettement progressé ces dernières années et est devenue même incontournable mais malheureusement, a-t-il souligné, la gestion de « grand commerce » n’a quant à elle « pas évoluée ». Pour mieux expliquer les fluctuations des prix de ce produit notamment durant les fêtes religieuses comme c’est le cas d’ailleurs pour d’autres produits comme les fruits et les légumes, le président de l’association el amane fait état de l’absence d’un plan agricole de production efficace permettant de prévoir quelles sont les productions à préparer pour chaque saison et chaque période de l’année.
Soulignant que les Algériens consomment de la volaille beaucoup plus en été, durant le Ramadhan et les événements religieux, notre interlocuteur appelle à la mise en place de moyens de stockage afin de mettre en dépôt, a-t-il expliqué, tous les excédents de production qui ne sont pas consommés dans la saison. Cette démarche a poursuivi notre interlocuteur permettra en plus de rassurer les producteurs de ne pas tomber dans la faillite en mettant en place un prix de référence. Hacène Menouar évoque d’autre part la nécessité de procéder au recensement des producteurs de volaille, et d’aller vers la professionnalisation de cette filière. Il a révélé à cet effet qu’une grande part de ce marché est produite par des producteurs traditionnels et parfois anarchiques. Il a également insisté sur l’introduction d’un plan de production pour faire face à la demande comme cela se fait dans d’autres pays ce qui permettra, d’après lui, d’arriver à maitriser les prix. « Chez nous les prix descendent de 200% et augmentent de 300% alors que normalement les fluctuations de prix ne doivent pas dépasser les 5% », a-t-il déclaré avant d’appeler à fixer un prix de référence de ce produit et de travailler dans le sens de la production de quantité nécessaire. Pour finir, le président de l’association el amane estime que la protection du consommateur ne peut se faire sans aller vers une réglementation plus stricte, et la réalisation d’infrastructures pour la régulation des fruits et légumes et des viandes rouges et blanches et aller surtout vers la révisions des mentalités.
Une quantité de 48 000 tonnes de poulet déstockée
Il est important de souligner, par ailleurs, que face à la flambée des prix de la viande blanche constatée ces dernières semaines, l’Office national des aliments de bétail (Onab) a commencé, à partir de vendredi passé, la commercialisation progressive de près de 48.000 tonnes de poulet stockées au niveau national. Cette opération qui intervient en vue de casser les prix à le veille de la fête religieuse se déroulera graduellement au niveau national, avec un prix fixé à 250 da/kg, ce qu’avait déclaré le directeur général de l’Onab, Mohamed Betraoui. Le responsable avait expliqué que cette décision a été prise après la hausse sensible enregistrée récemment dans les prix de la volaille qui ont atteint 360 da/kg. Quelque 49 points de vente agréés on été mis en place au niveau de 23 wilayas, dont Alger, Blida, Oran, Annaba, Constantine, Tlemcen, Mostaganem et Sidi Bel-Abbès. D’autres points de vente on été mis en place à travers les wilayas du grand sud dont Adrar, Illizi, Ghardaïa et El-Menia.
Ania Nait Chalal