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Me NOURREDINE BENISSAD, PRÉSIDENT DE LA LADDH, AU FORUM DU « COURRIER D’ALGÉRIE » : «La transition devrait se faire par une constituante»

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Pour le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), maître Nourredine Benissad, le rôle des avocats «est dans l’accompagnement » du mouvement populaire pacifique, dans la traduction de ses aspirations et revendications, à changer pacifiquement le système politique en place, pour l’édification d’un État de droit. Le rôle des avocats, ajoute le président de la LADDH, s’est traduit aussi par « sa force de proposition » affirme, l’invité du Forum du Courrier d’Algérie, mardi dernier.

Une force de proposition, qui par la formulation, dira-t-il «d’idées et de propositions, alimente et apporte des éclaircissements sur les questions politiques et juridiques» animant le débat du mouvement citoyen, que vit le pays, depuis le 22 février dernier, à l’origine de l’annulation du 5ème mandat, et la démission du chef de l’État, mardi soir. Après la sortie du peuple, un certain 22 février dernier, pour dire non pacifiquement,  au 5ème mandat, en se réappropriant l’espace public, il a depuis, décidé de prendre son destin et celui de son pays , en main, en exigeant le changement du système politique en place. Et c’est dans cette dynamique politique, inédite dans l’histoire du pays, que pour notre invité, la contribution et le rôle à jouer par les avocats, est aussi «d’apporter les éclaircissements» non seulement sur la Constitution, mais aussi sur les différentes expériences dans le monde, sur les transitions démocratiques, qui se sont déroulées pacifiquement, pour en tirer les meilleures enseignements pour réussir «la transition pacifique voulue par notre peuple ». Indiquant que les avocats sont en train «de s’organiser à travers leurs ordres professionnels et à travers aussi des collectifs» notre invité rappelle, la mise en place «d’une cellule de veille pour suivre les événements, et réagir en temps réel, ainsi que des permanences pour défendre toutes les personnes interpellées lors des manifestations» et le Conseil de l’ordre d’Alger, poursuit-il «est en séance ouverte pour prendre toutes les mesures qui s’imposent» rappelle le président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme. Sur les questions qui se posent avec acuité, sur la scène nationale et la table des acteurs politiques, relative à la transition et par quels mécanismes et voies, dans le sillage de la traduction effective, de l’incontournable exigence citoyenne, depuis les six derniers vendredis, dont le septième, vendredi prochain, s’annonce décisif, et plus mobilisateur en nombre de manifestants, à travers le pays, notre invité est en faveur d’une phase de transition, incluant une constituante. Affirmant que le pays est confronté à une crise politique et que la Constitution «a été violée à maintes reprises» par ses propres rédacteurs, par l’opposition et le refus du mouvement populaire pacifique, «d’un système politique discrédité, décrié et rejeté par le peuple, qui l’a totalement disqualifié», la transition «doit être menée par le peuple, à travers une constituante», la seule voie, estime notre invité «de garantir la traduction des revendications et des aspirations des algériens, pour l’édification d’un État de droit». Poursuivant, l’avocat Benissad rappelle que l’actuelle Constitution « n’est ni semi-présidentielle , ni parlementaire, ni même présidentielle» il note que la Loi fondamentale «est hyper présidentielle» et de ce fait, aller sur la tenue d’une élection présidentielle, dans une phase de transition, suppose « un président qui sera élu et doté d’un pouvoir hyper présidentiel» et de lancer la question «qui garantira et qu’il ne reproduira pas un règne  similaire à son prédécesseur, Bouteflika » s’interroge le défenseur des Droits de l’Homme. La solution, affirme notre invité « est bien là, inscrite sur les pancartes des millions de manifestants qui sortent, les vendredis, à travers le pays, ils la scandent et la chantent, à savoir le système dégage, le pouvoir au peuple »La transition vers un système démocratique ne peut être menée, selon notre invité «que par les leaders de ce mouvement de protestation, notamment les jeunes, la société civile, l’opposition effective et toutes les forces de ce pays qui ont à cœur l’avenir de leur pays», souligne le président de la Ligue Algérienne des droits de l’Homme. Poursuivant, il dira que «l’intrusion de l’argent sale au service du politique» durant le règne de Bouteflika a conduit au fil du temps, à une situation désastreuse pour le pays, par «le politique devenu au service de l’argent sale, et du pouvoir de l’argent en général» soutient Nourredine Benissad. Aller sur la voie d’un changement du système politique en place, ne peut se faire, que par «un processus de transition» à travers et au terme duquel, il a mis en place des bases et fondements d’un système politique démocratique, qui ne peut survivre, en l’absence de justice indépendante» et que tout changement politique, sous-entend une rupture avec la vision politique, mécanismes, les pratiques, et l’approche politique économique du système politique auquel,  les manifestations populaires pacifiques, à travers le pays, depuis le 22 février exigent « son départ, notamment de ceux qui l’ont symbolisé » comme l’a rappelé, l’invité du Forum du Courrier d’Algérie, mardi dernier.
Karima Bennour

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