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Lutte contre les violences infantiles : l’Unicef lance une campagne grandiose

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[divider]Le Fonds des Nations unies pour l’enfance a donné, hier, à partir du Centre culturel Aïssa-Messaoudi de la Radio algérienne, le coup d’envoi de sa campagne de sensibilisation contre la violence à l’égard des enfants. Intitulée, «Enfance zéro silence, zéro violence… Dites-le», la cérémonie de lancement de la campagne a eu lieu en présence des différents partenaires institutionnels de l’Unicef et des représentants de la société civile en Algérie. L’initiative, qui s’inscrit dans le cadre de la campagne «Stopviolence envers les enfants», lancée en Algérie décembre 2013 par l’Unicef, réunit un nombre important d’acteurs de la société civile, dont la Fédération algérienne des personnes handicapées, les réseaux «Nada» «Wassila», et le Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme (Ciddef). De surcroît, les pouvoirs publics ont pris part à la campagne. Ces derniers sont essentiellement représentés par le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, notamment de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Lors de la cérémonie de lancement de la campagne, le représentant de l’Unicef en Algérie, Thomas Davin, a appelé les présents à se pencher sur  ce phénomène de la violence, qui touche, selon lui, un grand nombre d’enfants dans le monde. «L’Algérie n’est pas épargnée de ce fléau. «C’est devenu courant, au point de devenir usuel,   même si, dans la majorité des cas, il ne se voit et ne s’entend pas», dira Davin. «En relançant cette campagne, il s’agissait de faire en sorte que la violence cesse et qu’elle soit denoncée lorsqu’elle se produit, car le silence a un coût social dramatique», a indiqué le représentant de l’Unicef. Tout en relevant le caractère «sociétal» du phénomène et sa dimension «mondiale», il a énuméré les types de violences ciblant l’enfance (domestiques, sexuelles, psychologiques) et celles touchant les enfants porteurs de handicap. Dans le même ordre d’idées, la présidente du Ciddef, Mme Nadia Aït-Zai, a indiqué qu’il «s’agit surtout de rendre l’invisible visible en parlant de ce problème», tout en qualifiant cette campagne d’action d’éducation visant à «faire changer les comportements «. Intervenant pour sa part, le Pr  Fadhila Chitour, du réseau «Wassila», a souligné que la violence sexuelle sur l’enfant est un évènement bouleversant et d’une effroyable banalité à conséquences désastreuses, perpétué dans 80% des cas par des proches qui ont une autorité sur l’enfant, et 50% sont des incestes qui ont de lourdes conséquences sur le développement psychique, cognitif et sa vie sociale. Également, l’intervenante a fait savoir que la violence sexuelle n’est pas apparente, comme la violence physique. Elle a appelé les Algériens à se pencher, de plus en plus, sur la problématique. «On est tous concernés, chacun doit interpeller sa conscience», dira Mme Chitour. De son côté, le président du réseau «Nada», Aderrahmane Arar, affirme que la violence sexuelle à l’égard de l’enfant est une atteinte à sa dignité qui mérite réparation, avant de poursuivre que ce phénomène ne touche pas seulement l’enfant, mais tout l’entourage. «Dans cette campagne, on va briser le silence et les tabous», a-t-il indiqué. Le président s’est, par ailleurs, penché  sur «l’avancée» enregistrée en matière juridique pour une «meilleure protection» de l’enfance. «Il est, néanmoins, impératif de donner une autre réponse à ce phénomène en mettant en application ce dispositif juridique de manière concrète et en améliorant les conditions de vie et l’environnement familial de l’enfant», a-t-il poursuivi. Arrar a rappelé, en outre, la mise en place par son organisation d’un numéro vert (30 33) au profit des enfants violentés, joignable depuis un réseau fixe, en attendant qu’il le soit depuis un téléphone mobile

Les chiffres alarmants de la Dgsn
Selon les statistiques de 2014 de la commissaire divisionnaire, Mme Kheira Messaoudène, «6 151 enfants ont été victimes de différentes formes de violences».  “La violence corporelle vient en tête avec 3 100 cas, soit 60%, suivie de la violence sexuelle avec 1 420 cas, et la maltraitance avec 449 cas”, a précisé la même responsable, lors de son intervention. Pour ce qui est du premier trimestre de 2015, Messaoudène a indiqué que «1 281 victimes ont été, d’ores et déjà comptées, dont 735 violences physiques et 372 sexuelles». Hélas, ces chiffres ne sont que la partie visible de l’iceberg. Cette campagne a pour objectif de contribuer aux efforts consentis par les différents acteurs dans la lutte contre la violence faites aux enfants, à travers la promotion du droit à la protection et une sensibilisation du public quant aux effets néfastes de la violence faite aux enfants, et l’importance de dénoncer et d’en parler, aussi bien en tant que victime qu’en tant que témoin.
Lamia Boufassa

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