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Lutte contre le gaspillage et la contrebande des carburants : un casse-tête permanent pour le Gouvernement

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La problématique des subventions des carburants, qui grèvent lourdement le budget de l’État, refait surface, surtout depuis la baisse inquiétante des revenus du pays. L’Algérie pays exportateur d’hydrocarbures importe massivement les lubrifiants, du gasoil et également de l’essence super et sans plomb pour une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars, depuis plusieurs années. Face à cette situation intenable, où l’État consacre beaucoup d’argent aux subventions des prix du carburant, soit environ 11% du PIB, toute tentative, jusque-là, de rationalisation de la consommation de l’énergie s’avère difficile et même impossible. Pourtant, la lutte contre le gaspillage et la contrebande des carburants est devenue le cheval de bataille du Gouvernement. Reste à savoir comment ce dernier doit s’y prendre et quelle stratégie va-t-il adopter dans ce sens ? La dernière déclaration du ministre de l’Énergie, Salah Khebri, qui a annoncé que le Gouvernement travaille sur un projet visant à lutter contre le gaspillage et la contrebande des carburants, sans pour autant rationner la consommation de ce produit reste floue, du moment où aucune précision ni détail n’ont été donnés pour éclairer l’opinion publique à ce propos. Certes, le ministre a mis un terme à toutes les spéculations quant à une éventuelle hausse des prix afin de rationaliser la consommation des carburants, mais les automobilistes s’inquiètent à ce sujet du fait que la majorité est contre la hausse, et ce, devant la dégradation du pouvoir d’achat. Le prix du carburant en Algérie est considéré parmi les plus «compétitifs» au monde. En effet, le prix du carburant représente en moyenne 20% des prix appliqués en Europe et environ le tiers des prix dans les pays voisins (Maroc et Tunisie). À l’échelle mondiale, pour ce qui concerne l’essence super, l’Algérie occupe la huitième position en termes de prix le moins cher. Pour le gasoil, elle est au cinquième rang mondial. À titre d’exemple, le prix du litre de diesel est de 13 DA (soit environ 13 centimes d’euro) et l’essence sans plomb est de 23 centimes d’euro.
L’Algérie exporte du pétrole brut. Les capacités locales de raffinage n’étant pas importantes, elle importe une partie de ses besoins en carburant dont les prix sont subventionnés. Pour rappel, en 2014, Sonatrach a importé un million de tonnes d’essence. En 2013, elle a importé pour plus de 3 milliards de dollars de carburants, dont près de 3 millions de tonnes d’essence.
Durant le premier semestre 2013, elle a importé 2,4 millions de tonnes de différents types de carburants et dérivés pétroliers. En 2012, la quantité totale de diesel importée a été de de 3 millions de tonnes, contre 2,3 millions de tonnes en 2011 et 1,3 million de tonnes en 2010. Cette tendance a fait dire à certains que l’Algérie va devenir un grand importateur de carburants. Sur un autre plan, cet écart des prix des carburant entre l’Algérie et ses voisins favorise le commerce illégal et la contrebande aux frontières. Selon une déclaration officielle, 25% de la production nationale de carburant sont exportés illégalement vers les pays voisins. Considérant le prix des carburants bon marché en Algérie, certains spécialistes pensent qu’il existe là un effet levier très important pour rationaliser l’usage de la voiture particulière et pouvoir encourager le transfert modal vers des modes qui préservent l’environnement.

Lutter contre la contrebande
La contrebande de carburants a fini par devenir un fléau des plus alarmants, qui mine l’économie nationale et nuit abondamment au marché national par l’enregistrement de multiples pénuries sur ce produit. Malgré les nombreux dispositifs pris pour lutter contre ce fléau, le problème persiste. Selon une étude relative à ce trafic, plus de 10 000 contrebandiers ont été interpellés et plus de 50 millions de litres de carburant saisis au cours de la décennie allant de l’année 2004 à 2014, dans le cadre des multiples opérations menées par les forces de sécurité aux frontières algériennes. Annuellement, une moyenne de 1 000 interpellations de contrebandiers de carburants sont enregistrées dans le cadre de la lutte menée par les forces de sécurité contre ce phénomène.

Réhabiliter les raffineries
Contrebande ou pas, la distribution du gasoil en Algérie pose problème depuis plusieurs années. Le processus de réhabilitation des raffineries n’a pas atteint les objectifs escomptés en matière d’augmentation de la production et de réduction des importations. L’objectif préconisé, afin d’assurer à ce pays pétrolier son autosuffisance en 2013, se heurte à la diminution de la production dans certains gisements. Une pénurie accentuée par une demande interne de plus en plus croissante, mais aussi à cause de la prolifération de la contrebande entre l’Algérie et les pays voisins (Maroc, Tunisie, Niger). De son côté, la Banque mondiale avait sommé l’Algérie d’accroître sa production de 20% à l’horizon 2013. Selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie, la demande de l’Algérie en essence a augmenté de 50% entre le premier trimestre 2010 et le premier trimestre 2013, alors que le débit de raffinage du pays a chuté de 35%, au cours de la même période. Il faut dire qu’un programme de réhabilitation des raffineries en Algérie existe depuis quelques temps, mais qu’en est-il de ce programme. Pourtant, son objectif est clair, il consiste à assurer la continuité du niveau de production actuel sur les moyen et long termes, par un renouvellement et une mise à niveau des équipements, apporter sur les installations les améliorations nécessaires afin de permettre, à terme, l’optimisation du fonctionnement des installations et répondre aux spécifications européennes pour la préservation de l’environnement. L’objectif principal du programme de réhabilitation et d’adaptation des installations de production des raffineries d’Alger, d’Arzew et de Skikda est lié également à la modernisation de l’instrumentation, et notamment le passage de l’instrumentation actuelle (de type pneumatique) à un système de contrôle basé sur le DCS et évolutif vers le contrôle avancé et l’optimisation de la marche des installations, modernisation des équipements électriques de distribution, utilisant la technologie numérique à base de micropresseur et informatisation du système de supervision du réseau électrique pour la simplicité d’exploitation utilisant l’ECS et l’augmentation de capacité des unités Toppings et des unités Gas-Plant en conséquence.
Ines B.

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