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Lutte contre le financement du terrorisme : Des recommandations arrêtées à Alger en prévision du Sommet de l’UA

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Les travaux de la réunion de haut niveau sur « la lutte contre le financement du terrorisme en Afrique » qu’a abrité durant deux jours, Alger, se sont achevés hier, par l’adoption d’une série de recommandations en vue de les soumettre à l’Union Africaine (UA), lors de la tenue, dès son Sommet, juillet prochain, à Nouakchott, Mauritanie. La décision prise pour la tenue de cette réunion : à Alger, en septembre 2014, par le Sommet des chefs d’État et de gouvernement du Conseil de paix et de sécurité de l’UA et entérinée par un Sommet de l’Institution africaine. Ont assisté aux travaux à huit clos, de cette réunion les délégués de plus de 30 États africains et d’organisations internationales spécialisées dans la lutte contre le terrorisme, des représentants de l’Organisation des Nations unies (ONU) et de l’Union européenne (UE). Après avoir consacré les travaux, hier, au volet relatif aux méthodes et techniques de financement du terrorisme, où il était clairement question de liens étroits entre les réseaux criminels, transnational – drogue, armes et traite d’êtres humains, contrebande, extorsions, exploitation illégale des ressources naturelles, contrefaçon et trafic d’antiquités -avec les groupes terroristes, les participants ont adopté une série de recommandation en matière de lutte contre le financement du terrorisme. Convaincus que la lutte contre le terrorisme implique incontestablement la lutte contre les sources financières de l’activité terroriste, les experts en la matière ont mis l’accent sur la nécessité de voir l’Afrique se doter d’une approche cohérente à ce propos, en vue de tarir ce qui alimente les capacités de nuisance des terroristes. Et pour se faire, les intervenants n’ont pas hésité à mettre en avant, pour y parvenir, le dégagement des pistes, à même de rendre cette lutte contre les sources de financements pertinente, sur l’identification des lacunes et des carences en la matière outre de souligner le renforcement des unités locales d’intelligence financière (UIF) et des capacités d’application de la loi, la promotion la collaboration inter-institutions et le partage d’informations dans la lutte contre le terrorisme et le financement du terrorisme. Pour Alger, la promotion de la coopération multiforme dans un esprit de complémentarité, d’échange d’expériences et de solidarité est « une exigence » notamment, «sur les plans, juridique, judiciaire, policier, financier » face à une menace « qui ne connaît ni frontière ni limite de quelque nature que ce soit» comme l’a souligné le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, lundi, premier jour des travaux de la réunion. Si des rapports d’ONG, d’organismes de l’ONU et d’autres institutions ont eu à pointer, auparavant, du doigt les liens étroits entre le trafic de drogue et le terrorisme, lors de son allocution d’ouverture des travaux de la réunion d’Alger, Messahel a affirmé que « 11 types de sources de financement du terrorisme ont été recensés en Afrique, où les activités du crime représentent 3,6% du PIB de 15 pays de l’Afrique de l’Ouest » a-t-il précisé. De son côté, le directeur adjoint du Centre africain d’étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT) Idris Lallali, a mis l’accent sur «l’avancée exponentielle» du terrorisme sur le continent africain, malgré, a-t-il souligné, «les progrès remarquables réalisés en matière de lutte contre le terrorisme au cours des deux dernières décennies, tant au niveau continental qu’international». Le responsable du CAERT a indiqué également que les groupes terroristes «ne se contentent pas d’occuper les territoires, de les administrer et de soumettre les citoyens à leurs lois barbares», mais ils ont également démontré, poursuit-il «leur grande capacité de nuisance de déstabilisation des pays, et je dirais même de régions entières» a-t-il déclaré. Selon le directeur adjoint du CAERT, le continent africain «connaît une montée du terrorisme sans cesse croissante et une expansion géographique grandissante de ce phénomène » indiquant que «des régions, jadis considérées comme invulnérables face au terrorisme, ont été bel et bien ciblées» avant d’affirmer que «cette tendance est susceptible de continuer dans les prochaines années au moment où nous essayons de mettre un terme à la menace terroriste qui sévit en Afrique.» Mettant en garde contre « le lien étroit qui existe entre le terrorisme et l’extrémisme violent d’une part, et entre le crime transnational organisé, notamment le trafic de drogue et d’êtres humains, le blanchiment d’argent, le trafic illicite d’armes à feu et le mercenariat d’autre part» Idris Lallali affirme que les liens entre le crime organisé transnational et le terrorisme « ont rendu la situation beaucoup plus complexe, menaçant ainsi sérieusement la paix, la sécurité, la stabilité et le développement». Situation qui «oblige » a-t-il souligner «l’adaptation des méthodes, des compétences et des techniques afin de poursuivre ces terroristes insaisissables.» a-t-il indiqué. La nature internationale, transnationale, transrégionale et transfrontalière de la menace terroriste, «nous oblige à intensifier la coopération et la coordination internationales, car aucun pays n’est capable de mener, seul, la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.» a-t-il rappelé avec insistance. La question de la lutte contre le financement du terrorisme inscrite, notamment, depuis la tenue de la Réunion d’Alger, sur cette problématique, sur l’agenda de l’UA, l’Institution africaine est engagé sur la voie de l’élaboration de sa stratégie pour tarir et contrer les voies par lesquelles le terrorisme respire pour pouvoir commettre ces crimes barbares.
Karima Bennour

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