Présenté comme seul rempart contre la propagation de la pandémie du coronavirus, et adopté par plusieurs pays à travers le monde, à des degrés différents, total ou partiel : Le confinement en Algérie a, selon les spécialistes, apporté ses fruits. Ces fruits sont illustrés par la baisse du nombre des contaminations et celui des décès, mais surtout a apaisé la pression sur les établissements sanitaires du pays.
Sauf que les derniers propos, tenus vendredi, par le porte-parole du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus, Djamel Fourar, ne sont pas vraiment rassurants. Non pas par le niveau d’évolution et de propagation du virus, puisque, à en croire les autorités du pays, la situation est désormais « stable et sous contrôle », mais par le relâchement constaté dans le respect des mesures du confinement. Ce qui peut nous conduire à revenir à la case départ avec de nouvelles vagues de contaminations et la situation, dans ce cas, échappera, inévitablement à tout contrôle.
Lors de la présentation du bilan lié à l’épidémie, le Dr Fourar a relevé que l’ensemble des cas confirmés au coronavirus ont été enregistrés à travers 47 wilayas. Avec une précision de taille : La tranche d’âge 25-60 ans représente 53% des cas. Un pourcentage qui renseigne, à plus d’un titre, sur une baisse de la vigilance de la part de la population, sachant que la tranche d’âge déjà citée, signifie « la catégorie active de la population».
Alors que la plupart des spécialistes se penchent déjà sur la nécessité de prolonger le confinement, du moins pour préserver les « acquis » enregistrés, face à cet invité encombrant, l’Algérien commence déjà à craquer au bout de près d’un mois de restrictions sanitaires.
« Un pourcentage qui indique que le confinement n’est pas totalement respecté par la catégorie active de la population», a souligné M.Fourar.
La preuve par les chiffres
Ce relâchement, observé chez des citoyens quant au respect strict des mesures de confinement, s’illustre par l’ampleur du nombre de transgressions enregistrées parmi les automobilistes et piétons. En effet, il faut rappeler que les services de la sécurité publique ont enregistré, entre le 22 mars et le 10 avril 2020, 1 032 regroupements de plus de deux personnes et 662 infractions relatives au non-respect de la distanciation sociale, selon le bilan avancé par le Commissaire principal Rabah Zouaoui, responsable de la communication à la Direction de la sécurité publique (DSP) relevant de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), cité par l’agence officielle APS. Et non seulement : Quelque 2415 véhicules et 740 cyclomoteurs ont été saisis et mis en fourrière entre le 22 mars et le 10 avril 2020 à travers tous le territoire national pour non-respect, par leurs propriétaires, des heures de confinement sanitaires (15h-7h du matin) décrété dans le cadre de la lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus.
Brahim Oubellil
