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Lounès Kheloui s’en est allé rejoindre le firmament : Il laisse un album prémonitoire

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Lounès Kheloui s’en est allé rejoindre le firmament, à l’aube de ce jeudi, discrètement, comme il a vécu, dans le silence et la douceur d’une matinée automnale laissant derrière lui deux albums prémonitoires.

Modeste et généreux, Cheikh Kheloui, auteur compositeur interprète et un des grands maîtres du Chaabi, qui s’est éteint à l’âge de 66 ans, laisse derrière lui un dernier cadeau à ses fans : deux albums de 14 chansons dont l’enregistrement a été achevé le 20 octobre dernier, a indiqué à l’APS son ami et enfant de son village (Ihesnaouene), Cheikh Imarazene. Celui-ci qui a assisté à l’enregistrement de cet album, le qualifie de «prémonitoire». Il confie à l’APS que dans ces nouvelles chansons dont le mixage a été achevé le 20 octobre dernier et dont la sortie d’un album (composé de deux CD) était prévue vers la fin de novembre, a confié que Cheikh Kheloui «faisait ses adieux à ce bas monde comme s’il savait qu’il n’allait pas tarder à le quitter». L’une des chansons contenues dans ce dernier album est d’ailleurs intitulée «bqa aala kheir Adounith» (Adieu bas monde), a fait savoir Cheikh Imarazene, visiblement ému par la perte de son ami.
L’auteur de la célèbre chanson «Zrigh Oudmim Athechtiqagh» a donné à la chanson algérienne 40 années de sa vie, durant lesquelles il a marqué des générations par ses chansons qui ont exprimé les joies et les peines de sa société. Né le 14 mai 1950 à Taddart Tamoukrant dans le grand village d’Ihesnawen (commune de Tizi-Ouzou), Kheloui Lounès a fait son entrée dans le monde artistique en 1968, lorsqu’il a commencé à travailler sur son premier album qu’il enregistrera en 1972 et présentera en 1973 à la Radio algérienne Chaine II, à l’émission de Meziane Rachid, un autre grand artiste disparu en octobre 2015. Sa discographie est riche de dizaines de poèmes qu’il habille de douces mélodies, pour leur donner vie avec sa voix chaude et son mandole. Il aborde dans ses textes plusieurs thématiques mêlant sacré et profane, dont les difficultés de la vie, les valeurs, la séparation, l’amour de la patrie et l’amour, ce dernier thème auquel il consacre de nombreuses de ses plus belles chansons.
Si le registre musical de son œuvre reste le chaabi, il s’était ingénié aussi à introduire dans ses chansons de notes discrètes presque imperceptibles d’autres genres musicaux, et qui font tout le charme et la singularité de son œuvre. Natif du même village que Cheikh El Hasnaoui, il voua une véritable admiration à ce monument du Chaabi qu’il rencontra en Côte d’Azur (France) en 1979 à l’occasion de son premier gala dans l’Hexagone. Une rencontre durant laquelle Cheikh El Hasnaoui prodigue de précieux conseils à l’enfant de son village qui réveilla en lui la nostalgie de la terre natale. Une foule nombreuse avait pris d’assaut la maison de la culture Mouloud Mammeri où était déposée dans la matinée, la dépouille de l’artiste, pour lui rendre un dernier hommage. Elle a été ensuite transférée vers son domicile sis au quartier sud-ouest de Tizi-Ouzou où aura lieu la veillée funèbre. L’enterrement a lieu vendredi dans son village natal, Ihesnaouene, a-t-on appris de membres de sa famille.

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