L’obsession algérienne des médias français

Il peut y avoir la pire catastrophe en France, les médias de ce pays ne parviennent pas à quitter des yeux l’Algérie. Non pas pour faire honnêtement leur métier et rapporter l’information à leurs lecteurs. Actuellement, le président de la République française, Emmanuel Macron, fait l’objet d’une procédure de destitution. Le Premier ministre, Michel Barnier, qui vient d’être nommé vit sous la menace d’une motion de censure. L’ancien gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal a fait ses cartons tandis que le nouveau gouvernement n’est pas encore constitué. Ce n’est pas tout. Il n’y a pas que l’exécutif qui est disloqué, le pouvoir législatif ne va pas mieux. Sans aucune majorité après la dissolution brutale de l’ancienne assemblée, il n’a pu se constituer après les législatives. Aucune alliance apte à y remédier n’a pu être réalisée. La majorité relative est détenue par la gauche mais c’est un premier ministre de droite qui a été désigné par le chef de l’État. Ce qui lui donne une espérance de vie très courte. Comme un malheur n’arrive jamais seul, la France fait face à un endettement public de plus de 3.000 milliards d’euros. Pour le rapporteur général du budget au Sénat français : « La situation financière catastrophique (de la France NDLR) est de la responsabilité exclusive de l’exécutif ». Chacun accuse l’autre des maux que vit la France. Comme il n’y a pas de solution à l’horizon, il ne reste plus qu’à attendre un miracle. Devant ce tableau chaotique personne ne parie un kopeck sur un redressement à court terme de la situation en France. Et c’est précisément à cause de cela, que les médias français tentent de distraire leur opinion, de faire diversion, en leur livrant des « poux » qu’ils auraient cueilli en Algérie. Alors, ils cherchent, cherchent. Il faut dire que leur lectorat est en attente de nouvelles du « pays perdu ». Les nostalgiques sont nombreux dans l’hexagone. Pour eux, les médias français se dépensent sans compter dans leur couverture de l’élection présidentielle qui est en cours en Algérie. Ils tombent à bras raccourcis sur tout ce qui bouge. « Un scrutin sans réelle surprise » titre la télé France24. Pour BFMtv « Le vainqueur est connu d’avance ». Le Courrier international « un scrutin sous contrôle ». Libération « une élection jouée d’avance ». Etc, etc. Une véritable obsession. L’Algérie les empêche de dormir. La maladie que ces journalistes français trainent semble incurable. Ils ont chopé, il y a 62 ans, ce syndrome du chameau sans qu’aucun « traitement » efficace n’est venu, depuis, pour les soulager. Tel que nous les connaissons, ils trouveront toujours le moyen de transformer, défigurer les résultats de notre élection présidentielle lorsqu’ils commenceront à être connus aujourd’hui. C’est un exercice d’exorcisme qu’ils pratiquent. Pour oublier l’effondrement prochain de leur pays. La candidature d’Edouard Philippe, à la présidence de la République, mardi dernier en est un fort présage. Très mauvais présage !
Zouhir Mebarki