Rien n’est encore réglé pour le FLN, cinq jours après de la tenue de son 10e congrès. Si la question des règnes du parti a été définitivement scellée avec l’intronisation de Saâdani comme secrétaire général du vieux parti, qu’en est-il de la nouvelle composante du comité central (CC). Pourtant, la nouvelle équipe du CC était, toute aussi, issue de la rencontre de l’instance suprême de l’ex-parti unique. Quand bien même annoncée au grand jour, la liste du CC élargi à 504 membres reste finalement à son stade d’ébauche, nous confie une source au fait de ce dossier lancinant pour Saâdani et son équipe. Pour étayer ses dires, notre source précise qu’il y a eu plusieurs mécontents parmi la composante du CC, dont les noms y ont été cités lors du congrès, mais ont fini par être rayés plus tard, en raison, a-t-il indiqué, d’«anomalies constatées dans leur cas». Ce qui est sûr, c’est que pas moins de trente-six (36) recours ont été introduits par les contestataires auprès de la commission des candidatures et des élections, dirigée par l’ex-ministre, Djamel Ould-Abbès. Cette commission a été installée lors de ce congrès. Elle se compose de 120 membres, et elle est chargée de valider les membres du CC élus à partir des mouhafadhas. La raison de l’éviction de quelques membres était à l’origine de ce couac qui a retardé l’échéance. Il s’agit pour Saâdani de nettoyer et d’assainir la liste en procédant avec la collaboration d’Abbès à l’éjection des éléments «qui ont placé des proches à eux dans la liste du CC», a révélé notre interlocuteur. Ainsi, le secrétaire général et son proche collaborateur ont remédié à cette situation, et ont réussi à débusquer 20 «tricheurs», apprend-t-on de notre source. Des contacts ont été déjà entamés avec les responsables des mouhafadhas d’où ces membres sont issus, et des instructions leur ont été données afin que ces structures élisent d’autres membres pour remplacer les éléments écartés du CC. Pour autant, cette situation est des plus normales, fait remarquer notre interlocuteur, qui est du reste un proche de Saâdani et non moins membre du CC. D’ailleurs, il n’a pas tari d’éloges sur le secrétaire général de son parti, en le présentant comme étant celui qui a «réussi à instaurer une stabilité totale au sein des instances du FLN, contrairement aux dix dernières années», allusion faite à l’aile de l’opposition et au prédécesseur de Saâdani, Abdelaziz Belkhadem. En toute vraisemblance, la composante du CC ne pourrait être connue de sitôt.
L’opposition aux aguets
La coordination de l’opposition dirigée par les caciques du FLN suit de très près ce qui se passe au sein de la formation politique dirigée par l’«inébranlable» Saâdani. Rien ne leur échappe désormais. La guéguerre provoquée par les mécontents du CC pourrait même constituer une «faille» pour les protestataires afin de huiler à nouveau leur machine de guerre. Elle s’attelle encore une fois, après son mouvement mené avant le congrès, à se lancer dans une véritable machine juridique pour « récuser et désapprouver » et le 10e congrès et ses résolutions. C’est du moins ce que nous avons appris, hier, auprès de Abdelkrim Abada, membre de cette coordination. Ce chef de file des adversaires à Saâdani et sa direction, indique qu’un dossier complet qui révélera au grand jour «les transgressions de la loi, des contradictions avec les statuts du parti est en préparation», a-t-il fait savoir. Et d’ajouter qu’une fois toutes les données réunies, ils vont saisir la Justice. En outre, aujourd’hui, les membres de l’opposition tiendront une réunion, où il sera question de traiter de leurs actions à mener sur le terrain. «Nous sommes en contacts avec les structures locales et les militants de base pour envisager des moyens de pressions à mettre en œuvre contre Saâdani et ses partisans», a-t-il conclu.
Farid Guellil
