Des pourparlers économiques de deux jours, qui débuteront aujourd’hui, au siège des Nations unies, à Genève (Suisse) verront le groupe de travail économique dégager les axes des réformes politiques pour la Libye.
Ces pourparlers verront la participation, selon Alessandra Velluci, porte-parole de l’Office de l’Onu à Genève, qui a fait cette annonce, vendredi, «les principales institutions financières libyennes » et d’ajouter que la co-présidence de cette rencontre sera assurée, cite-elle, par l’Égypte, l’Union européenne et les États-Unis.
Les pourparlers économiques de Genève verront également la participation de la Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général de l’ONU et cheffe de la Mission onusienne en Libye (MANUL), selon Alessandra Velluci, lors de son point de presse, vendredi dernier. Indiquant que la rencontre de Genève sur les questions économiques « vise à répondre aux besoins du peuple libyen et à établir un arrangement économique plus durable et plus équitable » a-t-elle déclaré. Après le dialogue politique inter-libyen, sous l’égide de l’Onu, novembre dernier, dans la capitale tunisienne, au terme duquel une feuille de route a été adoptée, portant sur un calendrier de la tenue des élections en Libye, le 24 décembre de l’année prochaine, les Libyens ne sont pas encore arrivés à s’entendre sur les personnes devant assurer la phase de transition jusqu’à l’organisation des élections dans ce pays. Près d’une décennie d’une situation chaotique dans ce pays, en l’absence de vie politico-institutionnelle, suite à la crise libyenne et l’intervention militaire de l’Otan, en Libye, le peuple libyen est confronté, à ce jour, à des conditions de sécurité et socio-économiques très difficiles, en plus de la présence de militaires et de mercenaires étrangers, à travers le pays, et des ingérences de pays minant le dialogue entre les libyens. Si pour la responsable onusienne du dossier libyen, l’américaine Stéphanie Williams, les résultats du dialogue inter- libyen de Tunis ont permis à «la Libye de faire des progrès substantiels sur la voie de la paix » a-t-elle affirmé, 19 novembre dernier, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, il n’en demeure pas moins que le dialogue politique inter-libyen demeure en deçà des attentes des libyens, en raison notamment des interférences d’acteurs étrangers, inscrivant en priorité leurs intérêts et impactant la scène libyenne de leurs divergences. Par ailleurs, mardi dernier, la chambre des représentants libyenne, en réunion à Ghadamès, avec un quorum complet, une première depuis deux ans, a décidé de l’élection de son président, le 21 décembre prochain, selon un communiqué du parlement libyen.
Il a été précisé que « dans le cadre des efforts de réunification de la Chambre des représentants, afin qu’elle puisse s’acquitter de ses obligations constitutionnelles, une session unifiée, avec un quorum complet a été organisée dans la ville de Ghadamès » indique la même source. Poursuivant, il a été précisé qe «l’ordre du jour proposé pour la prochaine session comprend la fixation à six mois du mandat de la Chambre des représentants » et aussi « la réélection de son président » a révélé le communiqué, précisant plus loin qu’«afin de renforcer la confiance mutuelle et de donner une nouvelle occasion au reste des membres du Parlement de se joindre aux discussions, il a été décidé que la prochaine session formelle se tiendrait également à Ghadamès.». Sur un autre plan, mais en lien avec le cours des évènements en Libye et les rencontres annoncées, samedi, le président de Turquie, Erdogan a déposé, au parlement une résolution à ses députés, leur demandant de renouveler la présence militaire en Libye, cette fois-ci pour un an et demi.
Le président turc a argumenté sa requête au parlement de Turquie, en évoquant l’existence « du « risque pour la Turquie et toute la région », affirmant que « les intérêts de la Turquie dans le bassin méditerranéen et en Afrique du Nord seraient affectés négativement ». Une demande qui suscite nombre d’interrogations ainsi que pour d’autres acteurs étrangers comptant sur le terrain libyen, leur personnel militaire. Les deux camps rivaux en Libye, ont conclu, en effet, un cessez-le-feu permanent octobre dernier et tiennent des rounds de discussions (5+5), d’une manière périodique pour l’unification et l’édification de l’institution militaire libyenne. Il est à rappeler, que l’institution onusienne a annoncé, début mois courant, qu’elle estime « à 20 000 le nombre de mercenaires et combattants étrangers en Libye ».
Karima Bennour