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L’EX-CHEF DE GOUVERNEMENT MAROCAIN DIT TOUT HAUT … : « Des barons de la drogue se recyclent en dirigeants politiques »

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Bien que cela est loin d’être une surprise pour un pays qui figure parmi les plus grands pourvoyeurs de cannabis dans le monde, le fait que ce sujet fâcheux et tabou pour le Makhzen soit évoqué par un ancien chef de Gouvernement, en la personne d’Abdelilah Benkirane, constitue en lui-même un scandale. On le sait, la mainmise des gros bonnets de la drogue sur la vie politique du Royaume a contraint le Makhzen à banaliser le fléau. D’un côté, parce qu’il lui sert de moyen d’agression contre des pays comme l’Algérie, et de l’autre il tire profit des rentrées d’argent issues du trafic de haschich. Qu’il se serve de cette question à des fins électoralistes ou de règlement de compte avec son successeur au Gouvernement, Aziz Akhannouch, l’actuel secrétaire général du parti Justice et Développement, Abdelilah Benkirane, a dit tout haut ce que ses compères politiques pensent tout bas. Lors d’une sortie de proximité faite dans le nord-est du royaume, le chef du parti islamiste a affirmé que beaucoup de politiques marocains étaient des « barons de la drogue ». Autrement, plusieurs de ceux qui prétendent à des postes de responsabilité politique font du trafic de la drogue une seconde nature. Benkirane dénonce ainsi « l’absence de morale et d’éthique chez la classe politique pour qui les élections ne sont désormais qu’un tremplin pour accéder au pouvoir et servir ses propres intérêts », soulignant que « les partis politiques au Maroc ne présentent plus de militants, mais des hommes d’affaires et d’influence pour s’assurer des sièges au Parlement ». Ainsi, Benkirane, oublieux qu’il était aux commandes du gouvernement pendant sept longues années (de 2011 à 2017) dont le règne a été marqué récemment par la signature des accords de normalisation avec Israël, se découvre en opposant de la 25e heure. Oui, il le dit : se sentir « trahi » par le régime de Mohammed VI et ses collaborateurs. En pensant par ses propos provoquer une onde de choc parmi ses adversaires politiques qu’il décrit comme des barons de la drogue qui s’adonnent à ce trafic et au blanchiment d’argent, et qui finissent par se recycler dans la vie politique, il ne se trompe pas.
Car, il a choisi le bon angle d’attaque en tout ce que constitue comme scandale. Sauf que, Benkirane est entrain de défoncer des portes ouvertes. Cependant, les propos du chef islamiste méritent de constituer un coup de sommation pour le Makhzen qui continue à parrainer des bonnets de la drogue pour en faire des responsables politiques suffisamment asservis pour exécuter les sales besognes.
Farid G.

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