Les enseignants contractuels du secteur de l’Éducation nationale semblent déterminés à arracher leur droit à l’intégration. Le premier sit-in organisé lundi devant le siège du ministère de l’Éducation et qui a tourné aux affrontements avec les forces de l’ordre ne les a pas freinés de plus belle.
Les contestataires ont en effet décidé, hier, de retenter leur chance et d’organiser un autre rassemblement au centre d’Alger. Seulement, celui-ci a été sanctionné encore une fois par la dispersion des enseignants par la police. Le porte-parole de la Coordination des enseignants contractuels, Youcef Hamiti, a fait savoir à cet égard que près de 40 enseignants s’étaient rassemblés aux alentours de 11h 30 devant le siège de la maison de la presse Tahar-Djaout, mais ont été très vite interrompus. Embarqués de force, les contestataires ont été conduits directement vers la gare routière de Kharouba. Hamiti indique aussi que les enseignants contractuels venus de plusieurs wilayas du pays se sont fait surprendre très tôt le matin par les forces de l’ordre, notamment, au siège du Rassemblement d’action jeunesses (RAJ), afin d’être renvoyés d’emblée chez eux. Pour rappel, les contractuels de l’éducation ont brandit la menace, il y a quelques jours, de boycotter le concours de recrutement, et ils n’ont pas éloigné la possibilité d’une démission collective.
Le bras de fer avec la tutelle a été déclenché après que cette dernière eut décidé de ne pas comptabiliser l’expérience dans le concours de recrutement de 28 000 enseignants, programmé pour la fin du mois d’avril. Les contractuels se sont vus ainsi «lésés» et privés de leur droit à l’intégration. La ministre du secteur, Nouria Benghebrit, quant à elle, ne semble pas inquiétée par la situation. Puisqu’elle a clairement déclaré que les contractuels ont au contraire eu une chance en or de décrocher des postes permanents, en participant au concours de recrutement. S’agissant de la menace d’une démission collective, elle a fait savoir que ce n’est pas la demande qui manque dans le secteur et que les démissionnaires pouvaient être facilement remplacés. En ce qui concerne, par ailleurs, le concours de recrutement vers lequel sont tournées toutes les attentions, il y a lieu de noter que le ministère de l’éducation a souligné sur son site web que 34 diplômes, incluant 27 filières ou spécialités, dont des licences en sciences politiques et relations internationales, en communication et en droit seront acceptés pour participer à ce concours dans le cycle primaire. S’agissant du cycle moyen, 39 titres englobant 28 spécialités ou filières, sont concernés par le concours pour des postes dans 12 filières qui sont les langues (l’arabe, tamazight, l’anglais, le français), l’histoire et géographie, les mathématiques, les sciences de la physique et de la technologie, l’informatique, la musique, l’éducation physique et sportive (EPS) et le dessin. Dans le cycle secondaire, la participation au concours est ouverte aux titulaires de Master d’Ingéniorat d’état dans 70 spécialités. Les filières concernées sont notamment les langues (arabe, français, anglais, tamazight, espagnol, allemand, italien, chinois, turc), l’histoire et géographie, les mathématiques, les sciences de la physique, les sciences de la nature et de la vie, l’informatique, les sciences islamiques, la musique, le dessin, l’EPS, la topographie, génie électrique, génie civil et génie mécanique.
Ania Nait Chalal