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France : Médecins libéraux, internes et étudiants en grève illimitée

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Face à la proposition de loi Garot et au plan Bayrou sur les déserts médicaux, les médecins libéraux, internes et étudiants entament depuis hier, une grève illimitée à travers la France des marches à travers l’Exagone, aujourd’hui, dont celle dans la capitale, Paris.
Un mouvement de protestation et contestation des politiques et choix touchant le secteur de la santé, lequel souffre déjà de carences avec le recul en général des services publics et réduction des budgets. Pour les grévistes le projet de lois qui « est une atteinte à leur liberté d’installation » .
La colère des médecins français s’intensifie et à la grève illimitée d’hier, à travers la France, aujourd’hui, des manifestations sont prévues, mobilisant médecins libéraux, internes, étudiants et jeunes praticiens contre la proposition de loi transpartisane de Guillaume Garot (PS) et le plan de lutte contre les déserts médicaux annoncé par François Bayrou. Ces mesures, visant à réguler l’installation des médecins pour mieux desservir les zones sous-dotées, sont perçues comme « une menace à l’attractivité de la médecine libérale, premier rempart du système de santé », selon les syndicats.

Un fossé entre les attentes des praticiens et les solutions politiques avancées
Adopté en partie début avril à l’Assemblée nationale, l’article phare du projet Garot impose aux nouveaux médecins d’obtenir l’accord des Agences régionales de santé pour s’installer dans des zones déjà bien pourvues, au profit des déserts médicaux. « Un coup dur symbolique », selon Anna Boctor, présidente du syndicat Jeunes Médecins, qui fustige une « coercition » risquant d’aggraver le « burn-out » des praticiens.
Lucas Poittevin, président de l’Association nationale des étudiants en médecine (Anemf), a appelé à une grève dure, avec fermeture des cabinets, soutenue par la Fédération des médecins de France (FMF). Le plan Bayrou, présenté vendredi comme alternative, n’a pas apaisé les tensions. En proposant que les médecins consacrent jusqu’à deux jours par mois à des consultations dans des zones prioritaires, il a suscité l’ire de praticiens comme Sophie Bauer, présidente du Syndicat des médecins libéraux (SML), qui prédit un « renforcement de la grève » face à cette obligation. « Les politiques n’entendent pas », déplore Philippe Cuq, coprésident de l’Union Avenir Spé Le Bloc, regrettant un manque de concertation. Si certains syndicats, comme MG France, se limitent à soutenir les manifestations des jeunes médecins, d’autres, à l’image de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), appellent à une grève des permanences de soins la nuit et les week-ends. « Créer un risque sanitaire est le seul moyen de faire bouger les politiques », avance Philippe Cuq, tandis que Franck Devulder (CSMF) refuse une fermeture prolongée des cabinets par devoir envers les patients. Soutenue par l’Ordre des médecins et SOS Médecins, cette mobilisation illustre un fossé entre les attentes des praticiens et les solutions politiques avancées. Alors que l’examen du texte Garot se profile début mai, les médecins exigent le retrait de ces mesures, plaidant pour des incitations plutôt que des contraintes, afin de préserver l’avenir de leur profession et l’accès aux soins pour tous alors que le système médical français est en crise avec notamment les urgences où un patient sur deux attend plus de trois heures.
R. I.

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