Les non-voyants ont appelé, hier, les pouvoirs publics à prendre en considération leurs préoccupations ; à savoir : l’augmentation de leur pension sociale de 3 000 DA actuellement à 10 000 DA au moins pour leur permettre de réduire leurs souffrances. Ces derniers sont également revenus sur les difficultés dans leur vie de tous les jours, précisant, néanmoins, qu’un nombre important de cette catégorie est au chômage.
Dans ce sillage, le président de l’association nationale de soutien et de promotion des non-voyants (IRADA), Akkouche Abdelkrim, a précisé que la majorité des entreprises n’emploie plus aujourd’hui les non-voyants : «les personnes non-voyantes trouvent des difficultés à être recrutées et le taux de leur emploi est faible», a-t-il déploré dans ce sens. Il a indiqué, en outre, que la plu
part des employeurs ne réservent pas de poste d’emploi pour cette frange de la société. S’exprimant hier au Forum d’El Moudjahid, ce même responsable a réclamé toutefois des mesures strictes dans la prise en charge de cette catégorie de la société, assez fragile.
Le conférencier a mis l’accent également dans son intervention sur la nécessité de la révision de la loi sur la protection de l’handicapé en général, tout en expliquant : «être un non-voyant est synonyme d’une véritable condamnation ». Et d’ajouter : «La situation des non-voyants de plus en plus précaire et aussi préoccupante».
Présent, hier, à l’occasion de la célébration la journée internationale des personnes aux besoins spécifiques, le vice-président et responsable des affaires sociales au sein de l’association «IRADA», Bouassam Abdelkader a , pour sa part, précisé que l’intégration des non-voyants dans la société est pénible : «Nous sommes en fait des citoyens algériens, nous ne demandons pas la charité de n’importe qui … nous voulons seulement être intégrés dans la société car la vie d’un non-voyant est loin d’être facile», a-t-il estimé dans ce sens . Il a, d’autre part, révélé que la situation dégradante des non-voyants ne cesse d’empirer dans notre société, notamment dans les zones enclavées au vu de leurs souffrances telle que l’inaccessibilité aux endroits publics , les difficultés de trouver un emploi, l’éducation , …tout en espérant, en fin de cette rencontre, que la situation des non-voyants s’améliore de manière efficace en Algérie.
Mehdi Isikioune
Akkouche Abdelkrim, président de l’association nationale de soutien aux non-voyants «IRADA» au «Courrier D’Algérie » :
« Il y a un manque flagrant de livres de braille »
Rencontré hier, à l’occasion de la célébration de la journée internationale des personnes aux besoins spécifiques, le président de l’Association nationale de soutien aux non-voyants «IRADA», Akkouche Abdelkrim a regretté le manque de livres de braille en Algérie, précisant, d’autre part, que le braille doit permettre au non-voyant de pouvoir s’ouvrir sur le monde.
Tout d’abord, présentez-nous l’association nationale de soutien au non-voyants « IRADA » ?
L’association « IRADA » s’occupe principalement des problèmes des non-voyants. Elle compte, en effet, 8 000 adhérents. Elle vise, aussi à offrir de l’aide à ces personnes.
On remarque aussi que l’insertion du non-voyant au sein de la société reste insuffisante, qu’en pensez-vous ?
Oui, cette frange de la société attend toujours une place pour la formation et pour l’emploi. Donc elle attend une vraie prise en charge.
Les non-voyants regrettent aussi le manque de livres de braille, quel est votre avis par rapport à cela ?
Oui, il y a un manque flagrant de livres de braille. De même, il n’existe pas des livres de braille pour les étudiants à l’université.
De même, les non-voyants revendiquent leur droit au travail…..
Oui, le non-voyant a besoin aussi de vivre dignement.
Enfin, Quel est le nombre de non-voyants en Algérie ?
L’Algérie compte 230 000 non-voyants.
Entretien réalisé par Mehdi Isikioune
