Après les médecins praticiens, le Syndicat national des médecins résidents (Snmr) sort de sa réserve et décide de revenir à la charge afin de faire valoir sa plateforme de revendications. Pour ce faire, le syndicat a lancé un préavis de grève, et ce, pour les journées du 26 et 27 mai prochains. Leurs doléances se résument en un seul mot «formation». Après les sit-in organisés lundi dernier au niveau de plusieurs CHU à travers le pays, la grève est annoncée pour le 26 et le 27 mai prochains. Et pour cause, les médecins résidents des différentes spécialités sont insatisfaits de la progression et de la qualité de la formation. Ils voient de ce fait une urgence prioritaire à la refonte de ce système, laquelle criée et réclamée a maintes reprises. Contacté par nos soins, hier, le Dr Amine Mazit, secrétaire général du Syndicat des médecins résidents, s’est étalé sur les raisons de ce débrayage. Selon lui, «la réactualisation des programmes d’enseignement, leurs méthodologies et la révision des mécanismes de l’évaluation est une urgence».
Exprimant son satisfecit quant au gel de l’arrêté 709 qui était jugé inadapté et sans effet, le syndicaliste estime que la décision est «un pas important dans le processus de réforme». Toutefois, le gel n’est pas «suffisant», pour le Dr. Mazit, qui appelle à l’accélération de la satisfaction des doléances afin d’assurer une meilleure prise en charge des patients. Sur ce sillage, il dira que son organisation syndicale estime que le système pédagogique n’a de pédagogique que le nom. Aussi, il a tenu à expliquer que la problématique de la formation s’est installée dans la durée.
Cela fait quatre ans que nous attendons la concrétisation de promesses, mais en vain», a-t-il regretté. Avant d’enchainer «hélas nous n’avons aucun référentiel à suivre. Nous sommes livrés à nous-mêmes à faire de l’autoformation et à la fin, nous subissons une évaluation qui est très loin des normes pédagogiques». «La faculté de médecine en Algérie est complètement débranchée de ce qui se passe au monde», a soutenu le syndicaliste. Tout en mettant en exergue les «insuffisances» de formations des différents services, le syndicat exige une qualité de formation «irréprochable». En sus, notre interlocuteur fait état de son optimisme à ce que la grève de deux jours «serait largement suivie». Questionné sur une éventuelle décision de grève illimitée au cas où la tutelle ne répond pas positivement aux revendications, le Dr Mazit a assuré que la décision serait prise lors d’une réunion d’évaluation à la fin de la semaine prochaine. Cependant, «la grève illimitée serait une alternative pour les médecins résidents». Cette poussée de fièvre n’a rien de surprenant dans la mesure ou la formation et les conditions sociologiques des médecins résidents ne cessent de se dégrader. Le syndicaliste, a souligné, à ce sujet, le manque de communication entre les deux tutelles. À savoir, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Les deux départements du gouvernement ne communiquent pas entre eux, chacun lance la balle dans le camp de l’autre», a-t-il déploré. Revenant à la question des médecins résidents qui sont affectés dans le Grand Sud pour assurer leur service civil. Les syndicats dénoncent les mauvaises conditions de travail et de vie. Il n’est pas normal d’envoyer des médecins dans des régions isolées sans leur assurer au préalable le minimum. C’est-à-dire «mettre à la disposition des médecins un plateau technique adéquat. Il faut des conditions optimales pour prodiguer des soins aux malades et cesser de les orienter vers les villes du Nord. Pour conclure, le Dr Mazit nous a déclaré que « tout ce que les médecins résidents veulent : est une meilleure formation, et ce, pour le bien du patient en premier lieu ».
Lamia Boufassa