La rentrée scolaire pour le cycle primaire intervient dans un contexte sanitaire marqué par la pandémie de Coronavirus. En effet, demain, les élèves du cycle primaire regagneront leurs établissements.
À cette occasion, le ministère de l’Éducation nationale a mis en place les conditions nécessaires pour son bon déroulement, à savoir un système de double vacation comme solution au problème de la surcharge des classes en partageant les élèves en deux groupes, voire trois pour les classes en surnombre. Également, l’application d’un protocole sanitaire dans les établissements pour éviter la propagation du coronavirus.
Dimanche soir, le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Ouadjaout, a présidé une réunion des directeurs de l’éducation, affirmant la nécessité absolue de veiller au respect «strict» du protocole sanitaire et des mesures rigoureuses en vigueur pour endiguer le danger du coronavirus. Le ministre a appelé à ne pas négliger le moindre signe de la maladie, pour une prise en charge rapide et efficiente, tant au niveau des soins que de l’accompagnement psychologique. Sur le plan pédagogique, Ouadjaout a axé sur l’impératif d’assurer pleinement le cadre administratif, entre la dispense des cours, la distribution du livre scolaire ainsi que le service des cantines.
Concernant les recommandations sanitaires, elles portent essentiellement sur le respect de règles essentielles de prévention et les gestes barrières, notamment le port obligatoire du masque de protection pour tous les élèves et le personnel administratif et d’encadrement. La distanciation physique doit être appliquée dans tous les espaces clos, sans négliger le nettoyage, la désinfection des classes et des mains.
Ce protocole sanitaire a poussé le personnel encadreur et administratif à réagir, indiquant que la réalité est « bien loin de tout scénario possible ». « Nous ne faisons pas de constat hâtif. Nous sommes sur le terrain et les ressources dont disposent les établissements sont nettement loin de ce qu’exige la situation actuelle. Le budget annuel d’un lycée de 500 élèves tourne autour de 900 000 DA. Près de 40% de ce budget sont affectés aux charges annexes, à savoir le payement des factures d’eau, d’électricité et de gaz », estiment les directeurs des écoles. De plus, « ce qui nous reste ne peut suffire pour acheter, tout au long de l’année, les masques, les solutions hydro-alcooliques et les détergents nécessaires pour la désinfection quotidienne des lieux», souligne à ce titre Ahmed Fettoum, coordinateur national des directeurs de lycée.
Les partenaires sociaux plaident pour le report
Un jour nous sépare de la rentrée scolaire, qui reste pour certains une problématique. Notamment chez les parents d’élèves qui estiment que les « conditions de scolarité ne sont pas favorables », a déploré l’Organisation nationale des parents d’élèves (ONPE). Son président, Ali Benzina, appelle ainsi au report de la reprise des cours, en raison de la hausse des contaminations au coronavirus. « Le mieux et le plus sain est de reporter la rentrée scolaire prévue le 21 octobre au 4 novembre afin de préserver la santé des élèves dans un contexte marqué par l’augmentation du nombre de cas de coronavirus», a-t-il indiqué. Pour étayer ses propos, Benzina a mis en avant quelques insuffisances pouvant porter atteinte à la santé des écoliers. Selon lui, de nombreuses écoles primaires sont toujours « dépourvues de sanitaires ». Le président de l’ONPE estime que «le protocole sanitaire recommandé par le ministère de l’Éducation est difficile à concrétiser sur le terrain ». Pour leur part, les syndicats autonomes de l’Éducation ont demandé à ce que les élèves des trois paliers reprennent ensemble le chemin de l’école le 4 novembre prochain. Pour Messaoud Boudiba, secrétaire national chargé de la communication au Cnapeste : « avancer la date de la rentrée des élèves du primaire n’a aucun sens et n’aura aucun effet ni au plan pédagogique ni au plan psychologique, d’autant plus que, soutient-il, celle-ci coïncide avec les préparatifs pour le référendum sur la révision constitutionnelle dont les écoles primaires seront transformées en centres et bureaux de vote ». Le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, a critiqué de son côté la décision du ministère de l’Éducation portant sur une rentrée scolaire en deux temps, soutenant qu’elle ne changerait rien dans la mesure où qu’une semaine seulement sépare les deux dates.
Sarah Oubraham