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OPÉRATEURS DE TAXI : Un sit-in de protestation empêché à Alger

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En réponse à l’appel de la Coordination des chauffeurs de taxi de la wilaya d’Alger pour tenir un sit-in hier dans l’enceinte de la Gare routière du Caroubier de la capitale – où se trouve également le bureau de ce syndicat -, les taxieurs qui se sont rendus sur les lieux ont été vite empêchés par les forces de l’ordre d’y accéder.
Sommés de quitter la Gare routière, fermée aux passagers depuis mars dernier en raison de l’épidémie de Covid-19, les protestataires ont ralliéle le siège de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), leur tutelle syndicale, dénonçant « les représailles et l’injustice » à leur encontre et réitérant leurs « revendications légitimes ». Les médias n’ont pas été autorisés d’accéder par le grand portail de l’imposant siège de la Centrale syndicale. Après un sit-in de près d’une heure, Sid-Ali Aït L’hocine, membre de la CCTWA, a fait état d’une correspondance adressée par le SG de l’UGTA, Salim Labatcha, au Premier ministre, Abdelaziz Djerad, dans laquelle il a détaillé les revendications soulevées par cette corporation. « Nous avons choisi le siège de l’UGTA pour que notre action de protestation ne déborde pas. Nous voulions exprimer notre protestation dans un cadre organisé et pacifique, Nous aurions pu sortir dans la rue, avec toutes les conséquences que cela engendre, mais non, nous sommes compréhensibles de la situation sanitaire que traverse le pays », a déclaré Aït L’hocine, sur la page officielle du syndicat sur les réseaux sociaux. « Nos revendications sont claires : indemniser toutes les catégories des chauffeurs de taxis sans exception, chacun selon la période d’arrêt de travail. Deuxièmement, il y a la licence d’exploitation, un problème qui a poussé des gens de métier à abandonner et choisir le chômage, particulièrement durant cette période de coronavirus avec beaucoup qui ont vu leur licence expirer, sans pouvoir payer et la renouveler », a-t-il ajouté. Ce représentant syndical se dit quand-même optimiste quand à une réponse favorable des autorités concernées : « Nous sommes en phase d’attente, nous attendons l’ouverture des portes du dialogue, avec nous ou avec l’UGTA. Le cas échéant, on organisera un débrayage ouvert lors duquel tous les taxis seront mobilisés ». En plus de la capitale qui compte le plus important nombre de taxis, environ 12 wilayas ont rejoint, hier, cet appel de protestation comme Constantine, M’sila, Ghardaïa et Mostaganem. Cette action de protestation vient comme une expression du ras-le-bol vécu par les chauffeurs de taxi suite aux « mesures contraignantes » pour bénéficier des indemnités, ce qui privera une grande partie d’en bénéficier. La colère des taxieurs de la Capitale est née suite à la décision interministérielle du 12 septembre dernier qui définit les conditions exigées aux transporteurs afin de bénéficier des indemnités décidées par le président de la République au profit des métiers impactés par la Covid-19. Inacceptable pour les taxieurs, qui en appellent au Chef de l’État pour rectifier ce qu’ils appellent « une incohérence » du fait que le décret exécutif
n° 20-211 du 30 juillet 2020 portant allocation d’une aide financière au profit des personnes exerçant des métiers impactés par les effets de la pandémie du Coronavirus (Covid-19) précise bien dans son article 4 que « l’aide financière n’est pas soumise à l’impôt et aux cotisations de sécurité sociale ». Or, « les chauffeurs de taxi ont été surpris par la décision de la Commission interministérielle chargée d’appliquer ce décret exécutif qui exige de nous fournir des copies de la mise à jour de notre affiliation à la CASNOS des années 2019 et 2020 », s’est indigné Sid-Ali Aït L’hocine, membre du bureau de la CCTWA. En appelant à un sit-in hier, ce syndicat, en effet, semble vouloir mettre tout son poids dans la balance pour faire entendre ses revendications, alors que la corporation gronde depuis des mois à cause de l’impact financier subi et l’inquiétude d’un avenir incertain pour eux et leurs familles.
Hamid Mecheri

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