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Les écrivains publics à Alger s’accrochent à leur métier : « Nous méritons au moins des locaux pour exercer notre métier »

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Les écrivains publics à Alger semblent aujourd’hui avoir la volonté d’exercer leur métier malgré les contraintes et les difficultés auxquelles ils sont soumis. Les écrivains publics, rencontrés, hier à l’Avenue du 1er Novembre à la Place des Martyrs à Alger affirment, dans ce contexte, que l’activité des écrivains reste non définie et non reconnue. Ils revendiquent à cet effet de défendre leur métier. L’un d’entre eux souligne, par ailleurs, qu’il n’est pas facile de vivre de ce métier. Un autre révèlera en revanche que : «Nous travaillons à ciel ouvert, face aux aléas de la vie et malgré cela, nous sommes toujours utiles et nous continuerons à rendre un précieux service aux citoyens n’ayant pas de connaissances des secrets des lettres administratives». Avant d’ajouter : «Nous méritons au moins de petits locaux pour exercer notre métier. De même, nous vivons et nous exerçons notre métier dans l’insécurité.» Conscient de l’importance des services qu’il rend aux citoyens, un autre écrivain public, interrogé à Alger, demande aux autorités concernées de lui réserver un local couvert. Il a, tout de même, évoqué l’importance de créer une association des écrivains publics en vue d’assurer la pérennité de leur métier. Devant sa vieille machine équipée de rubans d’encre, (A.S.) a souligné par ailleurs que : «Notre activité connaît une réduction sensible en été, les gens sont en congé». Évoquant sa passion pour ce métier, ce dernier ajoutera : «j’aime beaucoup ce métier qui nécessite d’écrire et d’aider les personnes dans leurs démarches, j’aime écrire, rencontrer des gens et bien sûr rendre service aux gens». Notre interlocuteur tient à préciser, encore que : « l’écrivain public écrit aussi pour les autres et intervient dans de multiples domaines». (R.L.) précise, pour sa part, au «Courrier D’Algérie» qu’il ne travaille pas uniquement avec les citoyens illettrés, bien au contraire, même avec des personnes ayant des diplômes universitaires et qui exercent dans divers domaines « ces derniers viennent solliciter mes services pour remplir des formulaires ou des demandes administratives pour la création, par exemple d’une société dans le cadre de l’Ansej, d’autres , viennent aussi, pour écrire des lettres d’amour», affirme t-il, révélant ainsi que : «J’ai rédigé des lettres pour toutes les vieilles dames de mon village». L’interlocuteur a, d’autre part, révélé que les écrivains publics sont de plus en plus sollicités par des arabisants. Et de poursuivre : «Ce métier exige aussi la maitrise de l’arabe et du français. Outre cela, l’écrivain public doit avoir une orthographe et une syntaxe parfaite car il est amené, quotidiennement à rédiger des courriers pour différents organismes». Pour leur part, certains clients interrogés estiment que le métier d’écrivain public est méconnu et il est rare de voir ces écrivains publics attablés avec leurs «dactylos». Rencontrée, à l’Avenue du 1er Novembe, Ilham, une jeune cliente qui attendait son tour devant un écrivain public témoigne que : «Je suis ici pour écrire une lettre offre- d’achat…et pour faire cela, j’ai sollicité un écrivain public… parce que je sais qu’il maîtrise parfaitement l’écriture en français». Un peu inquiéte, cette même dame déplore, d’autre part, que : «Le nombre des «faux» écrivains publics a doublé ces dernières années. Ils rodent autour des bureaux de poste, ils ciblent les personnes âgées, les analphabètes, les handicapés, et les non-voyants qui font appel à leurs services pour leur remplir des chèques, des mandats et différents documents liés à des opérations financières ». Pour sa part, une jeune fille résidant à Alger, nous précisera, également que certains écrivains publics trouvent des difficultés de rédaction car ils ne maitrisent guère ce volet : «Une fois, j’ai été victime d’une arnaque par un écrivain public pour la rédaction d’une lettre officielle de ma grand-mère, ce dernier m’a dit qu’il maitrisait et connaissait bien le français et enfin de compte c’était la catastrophe ! », souligne t-elle.
Mehdi Isikioune

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