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LE PR. CHELGHOUM SUR LA GESTION DES RISQUES MAJEURS : « On attend toujours la création de l’observatoire national »

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Améliorer et capitaliser les connaissances sur les aléas du temps, contribuer au pilotage et à la gouvernance de la prévention des risques, servir l’analyse économique de la prévention et de la gestion de crise et contribuer à l’amélioration de la culture du risque, tels sont quelques uns des défis auxquels peut répondre efficacement l’Observatoire national de gestion des risques majeurs. Dans cette perspective, la création d’un tel observatoire jouera un rôle crucial, car les données et informations qu’il fournira, constitueront la pierre angulaire de tout système de gestion et prévention des risques majeurs, a plaidé hier le professeur Abdelkrim Chelghoum, expert en génie parasismique et président du Club des risques majeurs, sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale. Les inondations meurtrières de Bab El Oued (vaste quartier populaire sur la façade maritime nord de la capitale) ont marqué hier, jour pour jour, leur 19ème anniversaires. Le 10 novembre 2001, de dévastatrices inondations alimentées par un violent orage ont dévalées, en flots puissants et continus, des hauteurs du quartier de Bab El Oued, tout le long de la route du Frais Vallon, emportant sur leur passagers des centaines de véhicules et se soldant par la mort de plus d’un millier de personnes et de dizaines de disparus. Cette terrible catastrophe a entrainé la mort de 800 personnes, engendré 15 000 sans-abri et provoqué pour quelque 30 milliards de dinars de dégâts matériels, a rappelé le professeur Abdelkrim Chelghoum. À l’origine, c’est après cet évènement que les autorités publiques commencèrent à réfléchir sur une stratégie d’observation et de prévention des risques majeurs et qui pourrait aussi servir comme un cadre de référence pour les décideurs dans ces questions. C’est pourquoi, dans un premier temps, une loi a été promulguée le 25 décembre 2004 dans ce sens, mais, qui, malheureusement, continue de buter sur une série de problèmes, a fait observer le professeur Chelghoum. Il reconnaît, cependant, qu’il y a eu beaucoup d’efforts et faits en matière d’élaboration de procédures de prévention et de protection contre les risques majeurs, tels que les séismes, les inondations, les feux de forêt les catastrophes industrielles, les marées noires et les épidémies, où ce qui est actuellement observé à travers la prolifération de la pandémie du Covid 19, en Algérie et dans le monde. Il relève, cependant, que cette loi, élaborée après le tremblement de terre de Boumerdès, était « figée », en ce sens où ce qui devait être un Observatoire national de gestion des risques majeurs, installé finalement en 2012, s’est trouvé remplacé par une simple direction relevant du ministère de l’Intérieur, « ce qui est, s’emporte-t-il, aberrant ». Expliquant ce qu’est un risque majeur, le professeur Chelghoum indique que celui-ci est de fréquence « simple », du fait qu’il ne survient pas fréquemment. Il y ajoute son « caractère collectif », parce que pouvant survenir en divers endroits, de même que la gravité de ses effets, pertes humaines et matérielles très importantes, « dépassant les capacités d’un État ». À tous ces aspects, l’intervenant ajoute le concept de « vulnérabilité », c’est-à-dire la capacité de résilience, c’est-à-dire de pouvoir répondre, immédiatement, aux effets d’une catastrophe de forte ampleur. Commentant la lutte entreprise actuellement pour tenter de freiner la pandémie du Coronavirus, l’invité déclare aurait souhaité voir s’installer au lieu et place d’un Conseil scientifique chargé de gérer cette crise sanitaire, un organe appuyé par des épidémiologistes, des médecins, des psychiatres, des psychologues, des ingénieurs, et autres statisticiens, mieux à même, selon lui, de la gérer. Observant qu’il faut en finir avec les discours sans suite, cet expert rappelle que depuis 2001, l’Algérie a été endeuillée par 120 catastrophes de grande ampleur, estimant qu’il reste toujours à instituer les règles d’une stratégie de prévention et de gestion et de protection contre les risques majeurs, dont il considère qu’elle devrait être confiée à un observatoire agissant sous la direction du chef de l’État.
Hamid Mecheri

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