Le président-directeur général de la compagnie d’assurances et réassurances, Macir Vie, Mohamed Hakim Soufi, revient sur les dernières déclarations du Premier argentier du pays, Hadji Baba Ammi, qui a reconnu l’existence de cette pratique chez certaines compagnies d’assurances. Joint, hier, par téléphone, le P-DG de Macir Vie s’est réjoui des déclarations du ministre des Finances à ce sujet. Il a considéré les propos de Hadji Baba Ammi d’«extrêmement importants et salutaires», expliquant que l’interdiction du dumping permettra un rééquilibrage du marché des assurances. Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, il est temps de mettre de l’ordre dans la maison, en signifiant aux compagnies d’assurances que la réduction des tarifs de leurs produits à des seuils intolérables affectera systématiquement leurs trésoreries. À travers ses déclarations, Mohamed Hakim Soufi veut également sensibiliser le consommateur sur le danger d’une telle pratique (dumping, ndlr) sur les délais de remboursement des sinistres. Toujours dans le même ordre d’idées, notre interlocuteur a indiqué qu’il faut aussi que le client algérien soit conscient. Pour lui, les propos de Hadji Baba Ammi arrivent au bon moment, car, a-t-il fait savoir, à force de réduire les tarifs de produits d’assurances, ça sera tout le marché qui risque de se déséquilibrer. À cet effet, Mohamed Hakim Soufi a accueilli avec beaucoup de satisfaction et de soulagement les déclarations du ministre des Finances. Pour lui, ce responsable est connu pour être intransigeant dans pareilles situations. Parlant en connaissance de cause, le P-DG de Macir Vie a la certitude que Baba Ammi est guidé par la bonne volonté de mettre de l’ordre dans le marché des assurances, et que ses déclarations n’ont rien d’effet d’annonce. Au contraire, a-t-il dit, Hadji Baba Ammi est connu pour son sens de responsabilité qui ne lui permet pas de badiner avec ce genre de questions. Le patron de Macir Vie attend que cette déclaration soit suivie d’effet immédiat à travers une procédure de contrôle d’analyses des comptes et autres paramètres de compagnies d’assurances. S’agissant de l’application d’éventuelles sanctions à l’encontre des sociétés d’assurances récalcitrantes, Mohamed Hakim Soufi a expliqué que ces compagnies s’auto-sanctionnent à travers la pratique du dumping qui met ainsi leurs trésoreries en difficulté. Devant une telle situation de normalisation de la pratique du dumping, le ministre des Finances crève l’abcès, en adoptant un discours franc vis-à-vis des assureurs, en leur disant : «Je sais pourquoi vous êtes dans une situation financière déficitaire». Et de leur demander de pratiquer les prix réels des produits d’assurances, en leur signifiant que le dumping est une pratique «interdite» par la loi.
Hacène Nait Amara
