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Le gouvernement à l’épreuve des défis politiques et sanitaires

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Par Ali El Hadj Tahar

En 1989, lors de l’adoption de la première Constitution pluraliste du pays, l’Algérie était supposée faire ce qu’on appelle un démarrage à l’Américaine et se retrouver en un temps record parmi les pays dits émergents aujourd’hui et autrefois en voie de développement.
Dans les années 1970, l’Algérie faisait les bouchées doubles pour améliorer ses performances économiques, élever le niveau de l’éducation et former des cadres par milliers, créer des infrastructures sanitaires, des universités, des entreprises de production afin de diversifier l’économie et de sortir de la dépendance d’une agriculture mono-productrice dédiée strictement à la vini-viticulture… En un temps record, l’Algérie était devenue une puissance régionale et une référence en matière de croissance, dépassant de loin des pays comme le Portugal ou le Canada dans des domaines stratégiques comme l’informatique, par exemple. Elle avait réussi à créer Sonatrach, devenue une référence internationale en matière de sérieux, de recherche et de développement. Des milliers de cadres avaient été formés intérieurement ou avec des bourses d’études à l’étranger, et leur majorité écrasante revenait au pays car ayant foi en son présent et son avenir. Puis, flop ! Alors que la Constitution de 1989 allait être la rampe de lancement vers le développement, le terrorisme wahhabite a frappé l’Algérie et mis en berne son projet de conquête de plus de souveraineté et de développement. Le terrorisme a non seulement été un frein sur les plans social et économique et engendré une fuite des cerveaux inédite, il a ultérieurement permis à une mafia de squatter le pouvoir et de mener le pays à la dérive, avec la complicité d’États occidentaux qui ont hébergé et hébergent toujours les commanditaires des crimes de la décennie noire et qui s’érigent aujourd’hui en donneurs de leçons de démocratie.
Suivirent donc vingt longues années de pillage de richesses, de détournements, de sabotages et d’errements qui ont amplifié notre dépendance par rapport aux hydrocarbures et gravement réduit la part de l’industrie dans le PIB, donc réduit la production nationale dans tous les secteurs, au point où même les activités où l’Algérie avait un grand savoir faire, comme le textile, la confection et la maroquinerie, sont réduits à peau de chagrin, aujourd’hui.
Puis la révolution du 22 février a emporté le clan mafieux dont une bonne partie se trouve en prison, dans l’attente d’être suivie par d’autres complices. Les élections du 12-12-2019 ont, par contre, mis en place un gouvernement qui fait face, depuis sont installation, à d’innombrables défis, tant l’héritage est lourd des suites d’une gestion catastrophique deux décennies durant. La gestion de la crise sanitaire actuelle est le plus grand défi donné au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et au gouvernement de Abdelaziz Djerad, nommé il y a à peine 100 jours. C’est à l’œuvre qu’on connait l’artisan, dit le proverbe : il est certainement trop tôt pour juger cette équipe, et si nul ne peut souhaiter l’échec des gouvernants de son pays, nul ne peut nier qu’elle a mis toute son énergie et son savoir-faire dans la résolution de la crise politique puis la crise sanitaire, ne lésinant sur aucun moyen, réussissant même, en un temps record à fédérer les forces et les compétences comme on ne l’a jamais vu depuis les années 1970.
Il est indéniable que cette volonté de bien faire a été ressentie par l’écrasante majorité de la population comme une dynamique fédératrice et stimulante. Le citoyen se rendant compte que le sérieux est à l’œuvre au sommet de l’État, même la solidarité est alors de mise à l’échelle nationale, comme le montrent les dons de plusieurs milliards de centimes, ainsi que les innombrables actions caritatives et de bienfaisance observées quotidiennement. Chaque Algérien veut mettre la main à la poche et à la pâte. C’est un bon signe pour l’avenir et en douter c’est jouer les Cassandres, l’oiseau de mauvais augure. C’est d’ailleurs ce que font les ennemis de l’Algérie et les forces antinationales : essayer de saper le moral, faute de pouvoir déstabiliser le pays.
A. E. T.

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