Le plus vieux parti d’opposition a finalement décidé via un communiqué émis hier, de sa participation, mardi prochain, à la Conférence nationale de transition organisée par la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), laquelle regroupe le RCD, le PJD, le parti de Djaballah, le MSP, Jil Djadid, Ennahda et l’ex-chef du gouvernement Ahmed Benbitour. Si le FFS a annoncé sa décision de prendre part à la conférence de la CNLTD, il maintient par contre un silence radio sur la réponse qu’il doit donner à l’invitation d’Ouyahia aux consultations sur le projet de révision de la Constitution. Se prononcerait-il après la tenue de la Conférence nationale de la CNLTD, à laquelle il vient d’annoncer sa participation ? Ou déclinera-t-il l’invitation d’Ouyahia après qu’il s’imprégne de la teneur de l’action de la CNTLD et verra au terme des débat une éventuelle convergence de son approche avec celle de la coordination ? Ou ira-t-il vers une position encore une fois unique, comme celle que le FFS a adoptée lors de la présidentielle dernière, à savoir l’un n’exclut pas l’autre, participer à la conférence et aussi aux consultations d’Ouyahia ? Scénario le plus plausible au regard du mot d’ordre adopté par le FFS depuis son dernier congrès, appelant à l’élaboration d’un nouveau pacte national, via le renouveau du consensus. Pour le FFS, sa décision à prendre part à la conférence a été prise « dans un esprit de consensus et pour des raisons de principe » a-t-il indiqué dans le communiqué, précisant par ailleurs que « le FFS décide de répondre favorablement à cette invitation pour exposer son point de vue sur cette conférence ». Ce qui conforte l’action du FFS en direction de ses partenaires dans l’opposition d’un côté et aussi la sienne, lui qui prône une solution à la crise laquelle doit voir associées, toutes les parties dont le pouvoir. Ce qui ne sera pas étonnant de le voir participer aux consultations d’Ouyahia , d’autant plus que le FFS se trouve confortable au regard de ses déclarations au lendemain de la présidentielle du 17 avril, indiquant que « c’est un pouvoir de fait ». Sur un autre plan, il est à noter que la conférence de la CNLTD verra, avec la décision précitée du FFS, la participation de deux partis, connus pour être des rivaux « endurcis », le RCD et le FFS, en l’occurrence. Ce qui constituera de prime abord un évènement de taille, dès l’ouverture des travaux de la conférence, prévue mardi à Zéralda. Un fait qui sera marquant à l’exemple de celui qui a marqué le premier meeting de Harcha, organisé par la CNLTD qui a vu d’ex -responsables du parti dissous aux côtés de responsables du Rassemblement pour la culture et la démocratie. Serait-on tentés de conclure que la dynamique politique enclenchée avant la présidentielle dernière qui se poursuit à ce jour a fini par apporter ses décantations ? C’est se précipiter de se contenter de cette conclusion, d’autant plus que la conjoncture actuelle au regard de l’agenda politique en cours de part et d’autre, a certes rapproché et fait éloigner les uns et les autres, mais force est de constater que les questions fondamentales demeurent les grandes absentes du débat politique. Si l’ensemble des acteurs mettent l’accent sur l’approfondissement de la démocratie, la consolidation des institutions de l’État, la séparation des pouvoirs etc, le projet politico-socioéconomique à dégager pour le futur du pays est occulté. Ce qui contribue fortement à mettre de côté les questions qui fâchent entre l’ensemble des acteurs politiques et par conséquent conforte les alliances entre les uns et les autres, conjoncture oblige.
Karima B.