Les services de police espagnols ont fait avorter une opération internationale de trafic de drogue, après avoir saisi 4,4 tonnes de haschisch sur un voilier au large de sa côte sud, qui se dirigeait apparemment vers l’Amérique latine. Une déclaration de la police espagnole a indiqué mardi que « les unités douanières espagnoles ont intercepté ce bateau dans le golfe de Cadix », où « elles ont arrêté deux Britanniques qui se trouvaient à bord », expliquant que « les autorités douanières le surveillant de près, après avoir reçu des informations à ce sujet de la part de la police britannique ». La police a ajouté dans son communiqué que « l’enquête a montré que le bateau devait être utilisé pour charger une grande quantité de haschich au Maroc, afin de le transporter vers l’Amérique latine ». Le document apporte plus d’explications : « Après que le bateau ait déjà apporté sa cargaison de la côte ouest du Maroc, il a été contraint de retourner en Espagne en raison du mauvais temps dans le détroit de Gibraltar. C’est alors qu’une patrouille des douanes espagnoles a profité de l’occasion pour s’approcher du bateau et a trouvé à bord un certain nombre de colis de toile de jute et de raphia, qui sont souvent utilisés pour transporter ce type de drogue ». Au total, 130 colis ont été confisqués par les éléments de patrouille, contenant environ 4 400 kilogrammes de haschich. Suite à l’incident, cette affaire est restée ouverte et toujours en cours, car les autorités n’ont pas exclu de procéder à de nouvelles arrestations. À noter que les services de sécurité espagnols ont travaillé en collaboration avec la National Crime Agency du Royaume-Uni et la surveillance des douanes espagnoles.
Les champions du monde, selon l’ONU
Une opération qui entre dans le cadre des efforts de la police espagnole pour faire avancer la lutte du pays contre le trafic de drogue sur ses côtes, où elle a mené plusieurs opérations similaires. En effet, le trafic de drogue en provenance du Maroc ne cesse de défrayer la chronique en Espagne et des saisies de quantités importantes de haschisch sont souvent signalées. Rappelons dans la foulée, que la dernière en date remonte au début du mois de décembre lorsqu’une organisation criminelle de trafic international de drogue opérant entre le Maroc et l’Espagne avec d’autres pays européens, a été démantelée en Espagne, permettant la saisie de plus de 9.600 kg de haschisch et 1.450 kg de marijuana. Durant la même période, les autorités espagnoles ont annoncé avoir démantelé un important réseau de trafic de drogue et interpellé trente personnes dont des Marocains, accusées de dissimuler du cannabis dans un faux convoi humanitaire pour l’Ukraine afin de l’envoyer vers plusieurs pays européens lors d’une opération ayant permis la saisie de près de 800.000 euros, ainsi que six armes à feu et 2.500 plants de cannabis. Au début du mois de septembre dernier, les douanes et la police espagnols ont arrêté un homme de 53 ans transportant 117 kilogrammes de haschich cachés dans sa voiture, au niveau du poste frontière entre l’Espagne et le Maroc, dans la ville de Ceuta. Même cas de figure en mars dernier, l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) avait indiqué que le Maroc, premier producteur mondial de haschisch, restait le principal pays de provenance de la résine de cannabis qui entre dans l’Union européenne (UE).
D’autres opérations du genre ont été enregistrées bien avant, à l’instar des 20 tonnes saisies au mois d’août 2021, au large des Canaries, de 19,6 tonnes de résine de cannabis dissimulées dans un navire battant pavillon panaméen à destination de la Libye, et d’autres encore. À ce titre, le Rapport mondial sur les drogues pour 2022, publié par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en juin dernier, a confirmé que le Maroc est au premier rang des principaux pays d’origine et de départ du cannabis, faisant de ce pays le premier producteur et exportateur de ce type de drogue. Le document confirme également que la majeure partie de la contrebande de cannabis a lieu du Maroc vers l’Espagne et de l’Afghanistan vers d’autres pays d’Asie occidentale, notant que le cannabis marocain est également dirigé vers d’autres pays d’Afrique du Nord. Les révélations faites récemment par Mustapha Adib, ancien officier des FAR, à savoir que «Le Maroc utilise l’argent de la drogue», ne sont pas pour contredire nos dires. Un «argent sale placé dans des boîtes noires et destiné aux opérations mafieuses et criminelles menées à l’étranger», a-t-il confié.
H. S. A.
