Le prix du baril à plus de 80 dollars et certains experts n’excluent pas sa remontée vers les 100 dollars d’ici à fin 2018. Dans le détail, le baril de pétrole Brent a dépassés le 17 mai, le seuil symbolique des 80 dollars pour la première fois depuis novembre 2014 dans un marché tendu par les incertitudes autour de l’Iran et du Venezuela. Une hausse impressionnante alors qu’il évoluait encore autour de 50 dollars en mai 2017, soit un bond de plus de 50% en un an.
En Algérie, le gouvernement souffle un peu. Mis sous pression, le gouvernement s’est orienté vers des mesures extrêmes, tout en évitant de ne pas trop peser sur les citoyens. Les mesures ont surtout été marquées sur les taxes dans la nouvelle mouture, revue et corrigée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, concernant le projet de Loi de finances complémentaire 2018.
Cette nouvelle mouture introduit des augmentations dans les droits de timbre du passeport biométrique, de la carte nationale d’identité et du permis de conduire.
Ainsi, le droit de timbre du passeport biométrique passe de 6000 à 10 000 dinars pour le passeport de 28 pages, et de 12 000 à 50 000 dinars pour le passeport de 48 pages. Les droits de timbre des passeports en procédure accélérée vont également augmenter, passant de 25 000 à 30 000 dinars pour le passeport de 28 pages et de 60 000 à 150 000 dinars pour le passeport de 48 pages.
Côté social, les subventions de l’État ont été maintenues et les prix des produits alimentaires ont été abordables ; peut-être même que nous sommes en train de vivre le Ramadhan le plus clément, financièrement, depuis plusieurs années, avec des prix sur les fruits et les légumes, qui sont loin d’être excessifs.
De toute évidence, ces informations ont été captées, introduites dans les paramètres économiques et intégrées dans le décompte final, de sorte que l’État maintient les projets sociaux et les aides aux nécessiteux dans un contexte qui permet d’entrevoir les choses autrement qu’en début 2017, où le baril pointait à 50 dollars. Les experts en économie sont optimistes quant à une remontée vers les 100 dollars au vu du contexte de géopolitique international et des tensions nées des dernières mesures américaines. Patrick Pouyanné, le P-DG du groupe pétrolier français Total, a déclaré qu’il ne serait pas surpris de voir un baril à 100 dollars « dans les prochains mois », alors que la présence de son groupe en Iran est devenue plus incertaine.
Depuis plusieurs semaines, les cours ont été tirés par les inquiétudes quant à la production iranienne et vénézuélienne, alors que les États-Unis ont décidé de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien et rétabli les sanctions contre Téhéran. «La baisse continue de la production de pétrole au Venezuela est simultanément en train de tirer vers le bas la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole», ont souligné les analystes de Commerzbank.
F. O.