La crise de lait dans le pays perdure, malgré les promesses des autorités concernées, à leur tête le ministère du Commerce qui s’est engagé à lutter contre la mafia de la spéculation dans ce secteur, et ce depuis sa nomination à la tête de ce département. En effet, les citoyens peinent à trouver un sachet de lait. Des chaînes interminables sont constatées devant les magasins ou les camions ambulants qui vendent cette matière de base. Face à cette situation le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a pris, lors du dernier Conseil des ministres, des décisions afin d’assurer la distribution et la disponibilité du lait. C’est ainsi qu’après avoir écouté un exposé sur le secteur agricole, une série d’instructions, dont le lancement immédiat de « la réalisation d’une nouvelle usine de production de lait à Alger, avec une capacité de production de pas moins d’un million de litres/jour ». « La production agricole est un enjeu crucial pour la nation et une question de dignité nationale », a déclaré le président de la République, affirmant que le pays « dispose de toutes les potentialités pour relever le défi ». Mais, dans l’urgence, l’Etat opte pour l’importation d’importantes quantités de lait en poudre pour venir à bout de la pénurie malgré que cela revienne trop cher pour le Trésor public. Dans ce cadre, le directeur général de la Compagnie nationale algérienne de navigation, Abdelmalek Smaïn, a révélé à l’APS que 4000 tonnes de lait en poudre ont été réceptionnées en Algérie, affirmant « 160 conteneurs chargés de lait en poudre sont arrivés en Algérie. Au total, on indique la réception de 4 000 tonnes durant ces derniers jours au niveau des différents ports algériens, à savoir : à Alger, Oran et Annaba ». En ce sens, l’intervenant s’est penché sur la provenance de cette poudre d’origine animale. Il s’agit d’une partie, d’environ 60 conteneurs livrés par la société française de transport de conteneurs CMA-CGM depuis la Pologne. Puis, le reste des conteneurs, à savoir : les 100 autres, ont gagné le sol algérien depuis le port d’Anvers. Ces derniers qui viennent tout droit de Belgique ont été acheminés vers l’Algérie. Et ce, à bord de navires appartenant à la flotte algérienne. Par ailleurs, « notre pays s’attend également à recevoir 20 autres conteneurs de poudre de lait. Chose qui est prévue d’ici la mi-février » annonça-t-il. Cette mesure intervient notamment dans le cadre de la pénurie de lait en Algérie. Par conséquent, la quantité importée devrait répondre à la demande de l’Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (Onil). Du coup, la distribution de cette matière doit être contrôlée par l’État et les services concernés pour éviter tout parasitage de l’informel, les spéculateurs et surtout alimenter d’autres produits que le lait. Également, ces quantités devront être produites par les entreprises publiques pour répondre à la demande de la grande majorité des consommateurs, dont le pouvoir d’achat est en chute.
Sarah Oubraham
