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La situation est encouragée par la précarité des refugiés de guerre : Alger face à une nouvelle forme de mendicité

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Ces dernières années, une nouvelle forme de mendicité s’installe progressivement à travers le territoire national et inquiète aussi bien les Algériens que les autorités censées mettre fin ou bien atténuer un tant soit peu ce fléau qui ternit,  sérieusement, l’image notre société. Il s’agit des refugiés de guerre qui fuient leurs pays respectifs en direction de l’Algérie pour s’y installer et, faute de  prise en charge assurée, s’adonner à la mendicité.
Ils viennent, en effet, des pays voisins secoués par le printemps arabe tels la Libye, la Syrie ou bien l’Égypte ou encore plus le Mali, en espérant que le gouvernement algérien leur accorde le titre de refugiés de guerre. Ces familles qui choisissent la destination Algérie sont attirées par la chaleur et l’hospitalité réputés chez les Algériens, mais aussi pour différentes raisons géographiques, constituant un point de transit  vers d’autres pays de l’Europe. Même si le titre de refugié de guerre est un droit mondialement reconnu, y compris par  l’Algérie, la situation de centaines de familles est très critique au vu  des conditions de vie dans lesquelles elles se trouvent. Un état de fait qui donne à s’interroger sur les vraies conditions dans lesquelles l’Algérie les accueille, ainsi que pour leur octroi d’un titre de refugié de guerre. En plus de différents réseaux de trafic de tous genres,  fausse monnaie   drogue etc.,  démantelés par les services de sécurité dans différents coins du pays notamment dans les zones frontalières, des familles entières investissent les placettes et trottoirs des grandes villes à la longueur de journée pour demander l’aumône, suscitant gêne et appréhensions chez les passagers. On se rappelle des dizaines de familles installées, il y a deux ans et pendant des semaines, à la place du square Port-Saïd à Alger pour demander les aides des citoyens, tout en refusant de rejoindre le centre d’hébergement situé à Sidi-Fredj à l’ouest de la Capitale. D’autre échos, parvenant des wilayas de l’intérieur du pays, font état de tentatives de mariage, de travail et l’exercice  d’autres activités  dès l’arrivée en Algérie, alors que ces  réfugiés ne sont reconnus que comme  touristes pour un séjour ne dépassant pas quatre-vingt-dix jours.  Des mendiants algériens se font passer pour des étrangers. Ayant constaté la rentabilité importante de ce métier, et la réussite des femmes et enfants étrangers à provoquer la charité des passagers, des mendiants algériens, professionnels dans leur métier, se font passer pour des Syriens dans l’espoir de récolter de meilleures recettes. C’est le cas d’un groupe de femmes appartenant à la même famille à Batna et connues dans leurs région pour avoir exercé la mendicité depuis plusieurs années. Elles ont été débusquées, il y a quelques mois, dans la même ville, par les habitants en train de se faire passer pour des Syriennes en imitant avec brio leur accent et tenues vestimentaires. À chacun sa manière et le pays qu’il choisit d’adopter, les mendiants à Alger profitent de la précarité des réfugiés pour s’enrichir. D’autres, des enfants notamment, vont jusqu’à faire du porte-à-porte dans les immeubles et les quartiers de la Capitale et même dans d’autres villes. «Il devient difficile aujourd’hui de distinguer entre un mendiant algérien et un syrien ou bien un palestinien. On a affaire à des mendiants inconnus qui parlent plusieurs langues et dialectes», à déclaré un septuagénaire rencontré dans l’un des quartiers de la banlieue d’Alger.

Les lois interdisant la mendicité et l’exploitation des enfants sans effet
Il y quatre ans, le gouvernement algérien avait déclaré mettre en œuvre un projet de loi prévoyant des dispositions dissuasives rigoureuses contre la mendicité en Algérie. Ce projet avait pour objectif principal de freiner et lutter contre ce fléau qui avait pris des proportions alarmantes même avant l’arrivés des refugiés de guerre. Et malgré les textes de loi interdisant l’exploitation des enfants, sous toutes ses formes, y compris la mendicité apportée fraîchement sur le code pénal, la situation semble loin de connaître les effets escomptés puisque des centaines d’enfants et leurs mères continuent à investir les trottoirs de nos villes. Quant aux étrangers, l’Algérie avait signé la convention de 1951 sur les refugiés dans laquelle elle s’est engagée à assurer leur prise en charge. Cependant, on soulève des complications sur les procédures pour statuer sur les demandes d’asile, dont les enquêtes et procédures à mener par le ministère des Affaires étrangères prennent beaucoup de temps. C’est pourquoi, ces étrangers ne pouvant pas bénéficier à court terme du statut de refugiés vivent dans des conditions lamentables, favorisant l’apparition de différents fléaux, dont la mendicité.
Salim Nasri

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