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LA REPRÉSENTANTE SPECIALE ADJOINTE DES AFFAIRES POLITIQUES EN LIBYE  : « Il y a menace de guerre régionale »

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La Représentante spéciale adjointe chargée des affaires politiques en Libye, auprès de la Mission d’appui des Nations unies, l’américaine Stephanie Williams a alerté, hier, à partir de Londres, sur la situation explosive en Libye, en raison de la présence d’un grand nombre d’acteurs étrangers en Libye et du jeu dangereux qu’ils mènent dans ce pays, selon leurs agendas respectifs, risquant non seulement de provoquer l’éclatement de la Libye mais de mener à une guerre régionale.

La responsable onusienne a mis en garde contre le danger majeur de voir le conflit chez notre voisin de l’Est, se transformer en guerre régionale, en raison « de la présence d’un grand nombre d’acteurs étrangers qui ont leurs propres agendas ». Pour la chargée du dossier libyen à l’ONU, « les Libyens se sentent épuisés et fatigués de la guerre et recherchent la paix » et sur ce point elle a indiqué que le peuple libyen « a peur que  ce ne soit pas entre ses mains » au regard du conflit entre les acteurs étrangers, essentiellement les membres de l’Otan et leurs alliés, la Turquie, la France, les Emirats arabes unis, le Qatar, l’Arabie Saoudite. Le journal britannique The Guardian a rapporté, en citant Stephanie Williams, lors de sa visite à Londres hier, que la responsable a affirmé qu’ « avec un grand nombre d’acteurs extérieurs qui ont leurs propres agendas » le risque de malentendu, a-t-elle averti «  et d’éclatement d’un conflit régional est élevé », avant d’affirmer que «ce qui se passe actuellement en Libye représente une bataille entre des opposants étrangers ». Une bataille que mènent les acteurs précités, selon leurs agendas respectifs et divergents, arguant que c’est dans l’intérêt du peuple libyen et de la Libye, plongée après l’intervention militaire de l’Otan, en 2011, dans le chaos et l’insécurité. Un risque majeure de voir la Libye devenir le terrain de bataille militaire directe entre les pays étrangers influents sur la scène libyenne, la Turquie, la France, les pays précités et d’autres, dont l’Egypte, après avoir mené, le années précédentes, une guerre par procuration, via les protagonistes libyens. Pour la responsable onusienne, le scénario dont elle fait part aura pour conséquence première « la perte des Libyens de leur souveraineté », ce qui ouvrira grande la porte au morcèlement de la Libye entre ces pays qui se livrent bataille sur le terrain. Pour la Représentante spéciale adjointe chargée des affaires politiques en Libye auprès de l’ONU, « il est extrêmement difficile de mettre fin à la guerre » entre les parties libyennes en conflit «  tant qu’une guerre par procuration se poursuit » entre des puissances étrangères.
Aussi, pour la diplomate américaine, Stephanie Williams, selon toujours le journal britannique, concernant les efforts pour le contrôle de la contrebande des armes, le respect de l’embargo des armes en Libye et l’arrivée de mercenaires, « ont été et sont insuffisants». Faisant remarquer que de son côté elle œuvre avec «diligence » pour décrèter une trêve, la diplomate américaine a fait savoir que dans ses efforts elle travaille aussi pour « la création d’une zone démilitarisée » dans le centre du pays. L’Américaine Stephanie Williams, occupant le poste précitée auprès de l’ONU, la zone démilitarisée, devra séparer les forces du gouvernement de l’Union nationale de Fayze El-Seradj, et ceux de l’armée nationale libyenne, dirigée par Khalifa Haftar, située dans les environs de la ville de Syrte, en plus, selon la même source «  de retirer tous les combattants étrangers selon un calendrier convenu ». Ces perspectives et son plan d’action dont elle a fait part et rapporté par le journal britannique The Guardian, la responsable onusienne, Stéphanie Williams, compte les voir réalisés bien avant de quitter ses fonctions, soit octobre prochain, date de la fin de sa mission au poste qu’elle occupe au sein de l’institution onusienne. Il est à noter que le poste d’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU en Libye demeure à ce jour vacant depuis la démission de Ghassan Salamé mars dernier, et les membres du Conseil de sécurité n’ont pas été en mesure de dépasser leurs divergences, pour atteindre le consensus sur une candidature, posture traduisant la présence de divergences entre les acteurs puissants activant sur le terrain libyen sur la table du Conseil de sécurité. D’autant plus que parmi les cinq membres permanents dudit Conseil, trois, États-Unis, France, Royaume-Uni sont membres de l’Otan, et la Libye est le théâtre de la forte expression de protagonistes, les pays précités, acteurs et alliés de l’Otan.
Karima Bennour

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