La responsable du parti des travailleurs, Louisa Hanoune est décidée à ne pas faire marche arrière sur ses déclarations, dans lesquelles, elle a chargé la ministre de la Culture Nadia Labidi, l’accusant de malversations. C’est le chef du groupe parlementaire du PT, Djoudi qui a fait cette annonce, hier, mettant au défi la ministre, présente à l’hémicycle de Zirouth Youcef à saisir la justice suite aux propos de la patronne du PT. La responsable du PT, Louisa Hanoune qui pour rappel, a accusé ouvertement, la ministre de la Culture de favoritisme dans l’octroi des marchés, voire de se servir elle-même via une agence de communication dont elle serait la propriétaire, persiste dans ses propos et « a décidé de ne pas les retirer » selon Djoudi. Celui-ci en marge des travaux de la séance de l’APN, a déclaré à la presse, hier, que le PT et notamment, Louisa Hanoune sont « déterminés à aller jusqu’au bout dans cette affaire et nous mettons au défi la ministre de recourir à la justice » a lancé, le responsable du PT. La plénière consacrée hier, à l’examen du projet de loi relatif aux activités et au marché du livre n’a pas fait, l’exception, aux précédentes séances réservées aux débats et adoptions de projets de lois. Même la curiosité des députés de voir qu’elle sera la réponse et la contre réponse, de Louisa Hanoune et Nadia Labidi, respectivement, n’a pas été au rendez-vous pour les motiver à être nombreux présents, hier, à l’Assemblée populaire nationale (APN). C’est face à une salle ne comptant pas le huitième des députés que le président de l’APN, Larbi Ould Khlifa, a ouvert la séance plénière consacrée à l’examen du projet de lois sur le livre en Algérie, lequel a été critiqué par des académiciens, pour rappel, en octobre 2013. Après avoir énoncé les objectifs escomptés par le projet de loi relatif au livre, dans lequel, la ministre indique qu’il traite l’ensemble de « la chaîne de l’industrie du livre », à savoir , auteur, édition, distribution et enfin le lecteur, en vue selon la responsable du secteur de la Culture, outre de réguler ce marché, mais aussi le soutien et l’encouragement de la lecture. Le Livre qui peine à retrouver la place qu’iloccupait jadis, dans les différents secteurs de la vie socio-culturel et économique du pays, universités, secteur éducatif, les foyers et les bibliothèques communales, pour ne citer que ces espaces a perdu, beaucoup de cette place, pour n’être perçu que comme un produit générant des gains de nature financière. Pour bon nombre de pédagogues, d’écrivains et des mordus de la lecture qui résistent tant bien que mal dans un environnement ou la lecture est désertée, disent souvent « celui qui lit tout en étant petit, lira quand il sera adulte » résume,on ne peut mieux la meilleure voie à qui mènera sans nul doute à une société qui lit et par conséquent qui vit, produit et avance. Si dans un passé récents les librairies étaient le maillon fort de la présence du livre et sa proximité, depuis nombreuses sont les librairies, dans la majorité propriété de l’État qui se sont transformées en fast-food et magasins de vêtements, et des bibliothèques communales convertis en espaces de salles de musculation et autres quand d’autres sont à ce jours fermées à l’abandon. L’Entreprise nationale du Livre, enal (ex-send) a cédé en 1997, près de 95 librairies au niveau national à des particuliers, ce qui a été à l’origine de la transformation précitée de ces librairies. Aussi le marché de livre parascolaire qui n’est pas moindre, est faut-il le souligner, totalement livrer au privé, dans sa partie édition et impression. La multiplication des maisons d’éditions n’a pas été suivie de la consolidation de la place du livre, dans la vie du citoyen, actif ou pas. La culture de l’import qui a précipité le recul du produit national dans les autres secteurs, n’a pas épargné celui du livre, sur fond des gains générés par l’importation importante et voire même débridé en détriment, notamment du développement de la création locale et l’édition national qui ne s’exporte pas. Par ailleurs ceux qui continuent dans les conditions que nous connaissons en matière du livre et de l’édition à maintenir leur activité, il est à s’interroger sur les raisons à l’origine de l’absence de toutes perspectives de voire le livre algérien acquérir une place sur le marché international, représenté par nos fournisseurs arabes et français. Ceci étant, par ces temps précipitant une libéralisation tous azimuts, le rôle régulateur de l’État même si le projet de lois en question en fait part, la professionnalisation des acteurs et des intervenants dans la chaîne du livre est de mise. Le Centre national du livre sous l’égide du ministère de la Culture, crée et installé il y a plus de quatre ans, son rôle et sa visibilité demeurent en deçà des attentes, des objectifs et des missions qui lui ont été assignés, au regard de la situation dramatique dans laquelle est plongé le livre et la lecture dans notre pays.
Karima Bennour