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La pièce de théâtre « El Yaraâ » au TNA : le conflit interne de l’écrivain engagé

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La pièce de théâtre « El Yaraa » (la plume) a été présentée mercredi à Alger aux 7e Journées du Théâtre du Sud, dans une tentative de mise en avant de la souffrance et du conflit interne que vit l’écrivain engagé face à l’adversité de sa conscience.
Ouvert à ces journées depuis le 13 novembre, le Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi, a accueilli peu de spectateurs pour un spectacle de 45 mn produit par l’association culturelle El Kalima Et’Tayiba de Biskra et mis en scène par Salim Rachedi sur un texte d’Ali Baraka. « El Yaraa » décrit les tourments d’un écrivain qui refuse de vendre son âme au diable et qui vit dans un profond marasme, cherchant désespérément l’apaisement dans un conflit interne où s’opposent la vérité et la justice au mensonge et au silence complice. Monodrame à quatre personnages, le spectacle présente le personnage de Ammar, campé par Salim Rachedi, également comédien qui s’est fait emprisonné pour un délit d’opinion constaté dans ses écrits. Vivant dans le cauchemar de ses souvenirs, ces derniers sont exprimés sur scène par Rabhi Belkacem, Bouafia Firas, Lefriki Salah, Djaîdel Mamoun et Souti Hafida.
L’utilisation des ombres chinoises a servi à l’interprétation des éléments intemporels contenus dans l’évocation du souvenir, où l’illustration d’un rêve.
Dans une dualité entre le bien et le mal, Ammar remet en cause l’acte d’écrire car persécuté par l’adversité de ceux qui ne voudraient pas de la vérité ainsi que par le fait du manque de lecteurs. Dans un décor nu, élément d’une scénographie signée Abdelhamid Ben Seghir, les comédiens ont évolué dans un rythme régulier, exploitant les espaces sur un texte littéraire où l’absence d’événements s’est faite ressentir. Une mélodie entonnée en temps réel dans le mode « Saba » (genre oriental aux aspects pathétiques qui inspirent la tristesse), ainsi qu’une voix en off déclamant des poésies de Nizar Kabbani, Mahmoud Darwish et Moufdi Zakaria, ont accompagné le spectacle.
Dans un spectacle en attente d’être amélioré et servant de premier jet, selon le metteur en scène, les lenteurs constatées, auxquelles s’ajoute le temps très court, ont été peu appréciés. L’éclairage a été illustratif, suivant les nombreuses entrées et sorties des comédiens qui passaient d’une atmosphère à une autre selon les différentes situations. Salim Rachedi, ouvert aux orientations des critiques, s’est dit « satisfait de sa prestation », dès lors qu’elle prélude un autre travail qui, selon lui, sera certainement « d’une qualité meilleure ». Huit villes du sud du pays, Tamanrasset, Ghardaïa, Adrar, Laghouat, Nâama, Biskra, El-Bayed et Tindouf ainsi que le théâtre national sahraoui, prennent part aux 7e Journées du Théâtre du Sud.
Le spectacle « Illusions emprisonnées », de l’association Bouderga pour le théâtre d’El-Bayed marquera jeudi, l’avant dernier soir de ces journées.

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