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« La nuit séculaire » de Fadéla Hamiroun : un grand roman historique écrit par une écrivaine remarquable

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Fadéla Hamiroun est une écrivaine algérienne remarquable née en 1957 à Rouiba (Alger). Son dernier roman exceptionnel « La nuit séculaire» est un roman historique publié en 2015 aux éditions Anep. Ce roman, qui prend comme toile de fond un grand épisode auquel il mêle des événements et des personnages réels et fictifs de l’histoire algérienne du 19e siècle. Dans son roman, l’écrivaine retrace les pérégrinations de l’expédition française et les malheurs vécus par les Algériens, lors du débarquement sur la plage de Sidi-Ferruch (auj. Sidi-Fredj) des Français le 14 juin 1830 à 4 heures du matin. L’opération prit fin 21 jours plus tard, le 5 juillet, date à laquelle, après plusieurs batailles, le dey d’Alger, Hussein, signe à El Biar un acte de la capitulation d’Alger. De Bourmont était à peine établi avec son état-major dans le fort de l’Empereur, qu’un parlementaire, envoyé par le dey, se présenta aux avant-postes. C’était Sidi Mustapha, premier secrétaire d’Hussein. Le général en chef le reçut au milieu même des décombres. En arrivant auprès de lui, l’envoyé turc se prosterna, à la manière orientale, mais De Bourmont le releva avec bonté, et un interprète fut chargé de traduire ces paroles. Le sol était bien connu, grâce à des observations faites au cours du premier Empire, et de la Presqu’île de Sidi Ferruch a été choisi comme point d’atterrissage, à 25 kilomètres à l’ouest d’Alger. Charles X veut renouer avec le prestige monarchique. Un blocus maritime est mis en place. L’invasion est conseillée par Polignac, afin de sauver la situation intérieure française. Charles X avoue vouloir retrouver l’esprit des victoires de Cortès, [réf. nécessaire] avec l’espoir de conquérir l’Afrique. La France compte mettre fin à la piraterie des barbaresques et à l’esclavage des chrétiens par eux. Charles X était à court de trésorerie et la colère du peuple parisien menaçait, dès lors, l’immense pactole que constituait la fortune du Dey d’Alger attirait sa convoitise et celle de quelques aventuriers. S’emparer de ce trésor pouvait ainsi représenter un objectif majeur de cette expédition 2.Charles X saisit alors l’occasion pour monter une expédition punitive sur les côtes algériennes. Cette opération militaire doit lui permettre de détourner l’attention de l’opinion publique face aux difficultés intérieures, ainsi que de se débarrasser des pirates barbaresques qui infestaient la mer Méditerranée depuis trois siècles, et dont un des repaires était justement le port d’Alger, il faut rappeler que la côte barbaresque (nom donné jadis au Maghreb et à la Libye) était particulièrement riche en corail, que l’arrière-pays exportait de la cire, des cuirs, de la laine et surtout des grains, lesquels sont souvent présentés comme origine première du conflit. En 1798, lors de la campagne d’Égypte de Bonaparte, deux négociants algériens, Busnach et Bacri, proposent au directoire de ravitailler en blé l’armée française. Le contrat est signé et le dey d’Alger, avance l’argent pour toute l’opération 3. Les caisses du directoire sont vides et le paiement est ajourné. Une fois au pouvoir, Napoléon repousse à la fin de la guerre le paiement de ses créances. Sous la restauration, le gouvernement de Louis XVIII refuse de reconnaître une dette contractée par la république. Trente ans après l’emprunt, en 1827, le dey d’Alger n’a toujours pas été payé.

L’incident diplomatique
Reçu le 30 avril 1827 en audience, le consul de France Pierre Deval refuse catégoriquement tout ultimatum et se montre méprisant au goût du Dey. C’est le fameux coup d’éventail, incident diplomatique à ce jour non élucidé qui sera le casus belli de la guerre déclarée par le Royaume de France à la Régence d’Alger. Ultimatum au Dey d’Alger (juin 1827). À cette date, le gouvernement français envoie deux missions à Alger, la première est chargée d’évacuer le consul Deval ainsi que tous les ressortissants français d’Alger, la seconde doit adresser un ultimatum au dey d’Alger 4. La mission d’évacuation est remplie le 11 juin 1827 par la goélette La Torche, tandis que le capitaine Collet arrivé peu après, à bord de La Provence, est à la tête d’une division navale en charge de la mission de négociation 4. Les relations diplomatiques entre Paris et Alger étant rompues, le consul de Sardaigne Datili de la Tour fait office de médiateur en adressant un ultimatum de 24 h au dey dont le rejet entraînerai le blocus et la guerre d’Alger. L’état-major français bénéficie d’un plan de débarquement, Reconnaissance des forts et batteries d’Alger, dressé par un officier du génie sous le Premier Empire, Vincent-Yves Boutin.
Le capitaine Boutin est envoyé en espion dans la régence en 1808 sur ordre de Napoléon 8, celui-ci prépare l’après Campagne d’Égypte (1798-1801) avec un débarquement à Alger et une colonisation de l’Afrique du Nord9. Afin de ne point éveiller les soupçons des Ottomans, il accomplit sa mission d’espionnage du 24 mai 1808 au 16 juillet 1808, ses relevés lui permettent non seulement d’établir Sidi-Ferruch comme lieu propice au débarquement, mais également d’élaborer un plan de contournement d’Alger dont l’itinéraire emprunte Staouéli, Sidi Khalef et le Fort de l’Empereur. Du reste, son rapport suggère l’emploi d’une force d’invasion s’élevant à 35 000 / 40 000 hommes et contient des recommandations à l’adresse de la future armée d’occupation 8. Quinze ans après l’assassinat de Boutin par les Hashashins syriens, les commandants des forces terrestres et navales de Bourmont (Ministre de la guerre) et Duperré (Ministre de la Marine et des Colonies) mettent en campagne contre Abd El-Kader (1832-1847). En 1834, deux pouvoirs commençaient à se stabiliser. D’un côté, dans le Constantinois, le Bey Hadj Ahmed s’était maintenu et était décidé à tenir tête à la fois aux forces d’occupation françaises et aux troupes de l’émir. De l’autre côté, un peu plus à l’Ouest, un jeune marabout mystique issu d’une famille noble, âgé de 24 ans nommé Abd-El-Kader avait gagné la confiance de quelques tribus de la région de Mascara qui le reconnaissent émir ou Sultan. Ce dernier voulait à tout pris mener une guerre sainte (Jihad) contre les envahisseurs et ce qui restait du pouvoir turc. Toutefois, il accepta la paix que le général Desmichels, lui accordait. Le général Desmichels avait donc fait d’Abd-el-Kader son allié et l’autorisait, en lui fournissant même des armes, à s’opposer à certaines rébellions. Paradoxalement, la France finit par financer les rébellions des tribus ralliées à la cause de l’émir tout en encourageant ce dernier à les combattre.

De la bataille de La Macta au Traité de Tafna (1835-1837)
Mais en 1835, Abd-el-Kader qui, selon lui, voulait mâter une nouvelle révolte de tribus voulant se rallier à la France, attaqua un général français Trézel et lui infligea une sévère défaite dans défilé de la Macta le 28 juin 1835.
Durant toute la durée de cette drôle de paix, l’émir en fut à mâter les rébellions et juguler les désertions au sein de ses propres forces que les anciens dignitaires turcs encourageaient et que les français finançaient à prix d’or et de décorations militaires. La France décida de renvoyer le général Clauzel en Algérie car « l’honneur national était atteint ». La guerre était donc relancée. De cela, suivit deux victoires, mais également deux défaites (la prise de Mascara et l’occupation de Tlemcen, suivi de l’échec de Sidi-Yacoub et du siège de Rachgoun). L’émir Abd El-Kader adopta des méthodes de combat assez révolutionnaires, mais qui n’avaient point changé depuis deux mille ans : l’extrême mobilité face à une armée lourde habituée à la campagne d’Europe finit par exaspérer les généraux français. Ces derniers furent contraints d’adopter alors une politique d’occupation restreinte. Pour cela, on demanda au général Bugeaud d’aller parlementer avec l’ennemi : Abd El-Kader. Ils réussirent à trouver un terrain d’entente et ainsi, le 30 mai 1837, le Traité de Tafna (région d’Algérie) est signé. Grâce à cela, on reconnut Abd-El-Kader comme souverain de l’Algérie. Ce traité permit aussi une trêve entre la France et les troupes régulières de l’émir. Durant cette période de trêve, chacun de son côté prit le temps d’organiser son « royaume », mais aussi de l’agrandir. Aux alentours d’octobre 1837, le général Damrémont (tué aux débuts des combats), suivi du général Valée lancèrent un second assaut généralisé sur la ville fortifiée de Constantine du Bey Haj Ahmed devant laquelle avait échoué une première tentative l’année précédente et purent crier victoire.

De l’expédition des Portes de Fer à la reddition d’Abd-el-Kader (1839-1847)
Ensuite, en août 1839, Abd-El-Kader qui s’efforçait de construire un État avec l’aide de conseillers anglais, prussiens et polonais, se décida à reprendre la guerre sainte. Il commença par mettre au tapis la vallée de la Mitidja. Le général Valée ne put pas faire grand chose, car il prétexta qu’il n’avait que 40 000 hommes pour faire face à 3 000 hommes. Il est vrai que les soldats de l’armée d’Afrique étaient peu habitués à ce nouveau type de guerre. Il demanda des renforts, mais on le remplaça par le général Bugeaud. En 1843, ils remportent une grande victoire.
Une sorte de guérilla se met en place, pour finalement être lentement refoulée vers le Maroc par la défection successive des tribus. Une intervention française dans ce pays lui fera perdre ce soutien, Abd-El-Kader, faisant face à l’empire du Maroc, aux tribus algériennes qui se sont retournés contre lui et à plus de 100 000 soldats de l’armée française à ses trousses, doit donc se rendre. Il choisit de le faire sur ses terres. L’armée française d’Afrique contrôle alors tout le nord-ouest de l’Algérie.
Synthèse de Lazreg Aounallah

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