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JAMAL KHASHOGGI «DÉCOUPÉ EN MORCEAUX» ET VIKTORIA MARINOVA VIOLÉE ET ASSASSINÉE : Sale temps pour les journalistes d’investigation…

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Alors que toute la planète est concentrée sur le journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi, «certainement découpé en morceaux», selon la presse américaine, un autre assassinat, plus spectaculaire, s’est produit en Bulgarie contre la journaliste d’investigation Victoria Marinova.

Elle avait 30 ans. En début de semaine, elle a été agressée sexuellement et tuée à Roussé, cinquième plus grande ville de Bulgarie. Son corps a été découvert dans un parc. La jeune femme a été frappée à la tête et étranglée.
« Son téléphone portable, ses clés de voiture, ses lunettes et une partie de ses vêtements ont disparu », a expliqué le procureur régional, Georgy Georgiev. Le magistrat a également précisé que les enquêteurs examinaient toutes les pistes liées tant à la vie personnelle que professionnelle de la jeune femme. Viktoria Marinova travaillait pour la chaîne locale TVN. Elle était responsable administrative et présentatrice d’une émission d’actualités. Elle enquêtait sur des affaires de corruption.
Dans un communiqué, l’Association des journalistes européens a déclaré : « La Bulgarie est choquée par l’annonce de l’assassinat de Viktoria Marinova, directrice administrative et animatrice à la télévision régionale TVN Ruse. Nous exprimons nos sincères condoléances à la famille et aux proches de la jeune femme. AEJ-Bulgarie insiste pour que les autorités mènent une enquête efficace et rendent justice aux responsables de cet acte brutal. AEJ-Bulgarie insiste pour que tous les motifs possibles du meurtre soient pris en compte, y compris celui qui a trait à son travail de journaliste. Cependant, tant qu’il n’y a pas de faits solides et prouvés, les spéculations selon lesquelles l’incident est lié à la liberté d’expression dans le pays sont inacceptables. »
Pour Reporters sans frontières (RSF), les journalistes d’investigation bulgares sont exposés à de « nombreuses formes de pression et d’intimidation » et font face à des « oligarques exerçant un monopole médiatique et à des autorités soupçonnées de corruption et de liens avec le crime organisé. » Selon le dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, la Bulgarie occupe la 111e place sur 180, de loin la plus mauvaise place de l’Union européenne.
C’est le troisième cas de journaliste assassiné dans l’UE ces 12 derniers mois. En février dernier, Jan Kuciak avait été assassiné en Slovaquie. Daphne Caruana Galizia a, elle, été tuée à Malte en octobre 2017.
Il y a 14 mois, l’assassinat de la journaliste suédoise Kim Wall, violée et dont le corps a été découpé pour être jeté à la mer, avait créé un choc au Danemark où se sont déroulés les faits. Son meurtrier vient d’être définitivement condamné à la prison à vie.
Mais l’affaire qui tient le monde entier en haleine est celle liée au journaliste Jamal Khashoggi. La presse américaine, très liée au renseignement, est formelle: «Riyad a découpé le cadavre de Khashoggi !». Les services secrets américains planchent sur l’affaire depuis le début, parce que le journaliste de 59 ans écrivait notamment pour le Washington Post, et était considéré comme un journaliste salarié des États Unis.
Se basant sur des témoignages d’agents turcs, plusieurs titres de la presse américaine ont accusé la monarchie wahhabite d’avoir tué le journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi à l’intérieur du consulat saoudien à Istanbul et découpé son cadavre en morceaux.
La presse américaine rapporte qu’un groupe de quinze Saoudiens, dont de hauts responsables, sont arrivés à Istanbul le jour même de la disparition du journaliste, avant de repartir tout de suite après sa disparition. Les mêmes sources prétendent ne pas être sûres si leur projet initial était d’enlever Jamal Khashoggi et de le ramener à Riyad. Elles supposent que quelque chose a dû mal tourner ou que le but premier de leur «visite» était de le liquider à l’intérieur même de la chancellerie saoudienne.
Le journaliste saoudien était porté disparu depuis son entrée, le 2 octobre, dans le consulat de son pays à Istanbul. Jamal Khashoggi s’était exilé aux États-Unis l’année dernière par crainte d’une arrestation après avoir critiqué certaines décisions de Mohammed Ben Salmane et l’intervention militaire de l’Arabie saoudite au Yémen. Jamal Khasloggi a bel et bien quitté les locaux de sa mission diplomatique, mais la police turque pense qu’il y a été tué par une équipe d’agents saoudiens venue spécialement pour cela et repartie le jour même. Riyad a démenti cette thèse. Le prince héritier saoudien a même invité les autorités turques à «fouiller» le consulat. «Nous n’avons rien à cacher», a-t-il dit. Les spécialistes de l’Arabie saoudite prennent très au sérieux la piste de l’assassinat, surtout que le prince héritier s’est distingué depuis son arrivée au pouvoir en 2017 par une poursuite des violations massives des droits de l’Homme. Parallèlement à une série de réformes et une politique de modernisation à mettre à son crédit, la répression contre les dissidents, notamment des religieux, des intellectuels ou des féministes, s’est, en effet, accentuée. Les autorités saoudiennes ont déjà arrêté une vingtaine de personnes, dont des prédicateurs influents et des intellectuels.
I.M. Amine

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