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Irak : Mossoul, l’irremplaçable trésor

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La deuxième ville d’Irak fut un flamboyant centre d’art et d’histoire, mais l’État islamique entreprend depuis plusieurs années déjà la destruction de son patrimoine culturel. Alors que la bataille pour sa reconquête a commencé ce lundi 17 octobre, gros plan sur ce creuset des civilisations.

On connaît la mythique Babylone, berceau de l’humanité, ou Palmyre,«l’irremplaçable trésor» de l’historien Paul Veyne. Qui se souvient d’Assur, de Nimroud ou de Ninive? Ces cités furent pourtant les capitales successives de l’Empire Assyrien, entre le XIIIe et le VIIe siècle avant notre ère. Leurs derniers vestiges, plus que jamais menacés par la présence de Daech, se déploient encore autour des faubourgs de la ville de Mossoul. À la croisée d’influences mésopotamiennes, hébraïques ou islamiques, retour sur l’histoire millénaire de la capitale du Nord de l’Irak.

Ninive et Nimroud, capitales assyriennes aux origines bibliques
Entre autres bijoux d’archéologie, la périphérie de Mossoul abrite le site de Ninive, capitale de l’Empire assyrien. Son existence est mentionnée dès la Genèse et sa fondation attribuée à Nimrod, petit-fils du prophète Noé, et premier roi de l’après-Déluge (X:11-12 «Et il bâtit Ninive, et Rehoboth-Ir, et Calakh, et Résen entre Ninive et Calakh»). Une ascendance sacrée confirmée par la série télé

Une actrice de « Game of Thrones » harcelée sur Facebook
L’actrice de «Game of Thrones» Faye Marsay a été victime de harcèlement sur les réseaux sociaux. Certains internautes ont du mal à faire la différence entre l’actrice de 29 ans et son rôle dans la série. The Waif n’est pas le personnage le plus apprécié de «Game of Thrones». Durant la saison 6, la disciple du dieu Multiface a juré d’avoir la peau d’Arya Stark en la suivant comme son ombre. Dans la vraie vie, c’est l’interprète du personnage Faye Marsay qui est victime de harcèlement. La jeune actrice de 29 ans a dû quitter Facebook après avoir reçu «beaucoup de merde» sur le réseau social à cause de son rôle dans la série HBO. Lors d’une conférence de presse, la Britannique a dit qu’elle avait quitté Facebook parce que les réseaux sociaux la «terrifient». Non seulement des personnes qui n’arrivaient pas à faire la différence entre l’actrice et son personnage lui envoyaient des messages injurieux, mais d’autres s’intéressaient beaucoup trop à sa vie privée à son goût. «Il y a des gens qui essayaient de deviner avec qui j’étais en couple et d’autres choses comme ça», a-t-elle dit, citée par Digital Spy. Faye Marsay va apparaître dans un épisode de la saison 3 de «Black Mirror» qui traite des dérives des réseaux sociaux. «J’étais une ado des années 90. Je n’ai pas eu de téléphone portable avant 15 ans alors pour moi, cette merde m’effraie aussi. Je me rappelle les années 90 et rien n’était si intrusif». Tradition coranique, qui situe le tombeau du prophète Jonas (Yunus, en arabe) sur le site de la cité mésopotamienne, et fait de l’endroit l’un des grands lieux de pèlerinage de la communauté musulmane. En juillet 2014, le groupe État Islamique met pourtant en scène la spectaculaire destruction du site archéologique dans une vidéo de propagande diffusée sur la toile. Pour Hugo Micheron, doctorant à la chaire d’excellence de l’ENS et spécialiste du Moyen-Orient, le geste de l’État islamique s’appuie sur la doctrine salafiste du tawhid (le rejet de «l’idolâtrie»). Sur cette base, prier sur la tombe de prophète ou de saints reconnus par l’islam est assimilé à de l’idolâtrie et du polythéisme. Les tombes des «saints» de l’islam doivent donc être réduites à néant, comme à Ninive. De leur passé assyrien, les alentours de la ville conservent également les vestiges de la cité mésopotamienne de Nimroud, autre merveille archéologique située à 35 km environ du sud de Mossoul. Les fouilles du site, entamées en 1840, ont permis d’exhumer les ruines du palais impérial du roi Assurnazirpal II, construit au IXe avant notre ère. Elles ont notamment fait surgir de colossales statues de taureaux et de lions ailés, génies protecteurs de la cité. De magnifiques bas-reliefs et stèles gravés ornant les différents palais de Nimroud ont également été retrouvés, et exposés au musée de Mossoul.

Le patrimoine pré- islamique, cible prioritaire de Daesh
En février 2015, l’EI s’en prend une première fois au patrimoine assyrien en filmant le sac du Musée de Mossoul et la destruction de plusieurs des statues et frises de Nimroud qui y sont conservées. Quelques semaines plus tard, c’est un taureau ailé de cinq mètres de haut, ancien gardien des portes du palais d’Assurnazirpal, qui est également détruit au bulldozer par les djihadistes. Comment expliquer l’acharnement de Daech à détruire les derniers vestiges de la culture assyrienne? Pour Hugo Micheron, les combattants de l’État islamique associent ces sites à la jahiliyya, à «l’ignorance» qui prévalait dans les civilisations préislamiques, et doivent être par conséquent éradiqués. Mais derrière cette justification religieuse, l’entreprise djihadiste de destruction systématique du patrimoine culturel irakien et syrien vise essentiellement à sidérer les opinions publiques et à décrédibiliser l’ensemble des «mécréants» qui, selon Daesh, placeraient l’art avant la foi, et avant l’humain…

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