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Irak : Au moins 52 morts dans un attentat à Bagdad

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Une voiture piégée a explosé dans le sud de la ville. L’attaque meurtrière a été revendiquée par le groupe djihadiste État islamique. La capitale irakienne a été à nouveau la cible d’un attentat, le plus meurtrier depuis le début de l’année.

L’explosion d’une voiture piégée a fait au moins 52 morts et des dizaines de blessés. Il s’agit du troisième attentat en trois jours à Bagdad, il a été revendiqué par le groupe djihadiste État islamique qui est, depuis la mi-octobre, la cible des forces irakiennes à Mossoul, son dernier grand fief d’Irak.
La puissante explosion s’est produite dans une zone de concessions automobiles dans le quartier de Bayaa, dans le sud de Bagdad, où quatre personnes avaient péri mardi dans un attentat à la voiture piégée, a précisé à l’Agence France-Presse un responsable du ministère de l’Intérieur. Des images diffusées par des militants sur les réseaux sociaux montraient des corps carbonisés et déchiquetés, ainsi que d’importants dégâts dans le quartier visé, alors que la Défense civile tentait d’éteindre le feu.

Un bilan qui risque de s’alourdir
Un responsable du ministère de l’Intérieur a fait état de 52 morts et plus de 50 blessés, un bilan confirmé de sources hospitalières. « Il y a beaucoup de victimes, pas seulement une ou deux », s’émeut Nasser, un jeune portant des gants latex tachés de sang. Il se trouvait près du lieu de l’explosion et est venu aider les blessés. « Il y en avait un ici, nous l’avons porté », raconte-t-il en pointant du doigt l’endroit derrière lui où se trouvait le blessé. « Nous avons trouvé une main ici, une jambe et un coeur là, tout. » Le groupe djihadiste EI a revendiqué l’attaque, en affirmant avoir visé « un rassemblement de chiites », dans un communiqué diffusé par son agence de propagande, Amaq. La veille, le groupe djihadiste avait déjà revendiqué un attentat-suicide dans le quartier à majorité chiite de Habibiya, près du vaste quartier de Sadr City, dans le nord de la capitale. Un kamikaze avait fait exploser sa voiture piégée, tuant 11 personnes.
L’organisation extrémiste sunnite considère comme hérétique la communauté chiite, majoritaire en Irak. Malgré ses revers au cours des derniers mois et la perte de terrain en Irak et en Syrie voisine, le groupe djihadiste parvient toujours à frapper en menant des attentats particulièrement meurtriers.

Crise politique
Depuis le lancement, le 17 octobre, de l’offensive des forces irakiennes pour reconquérir Mossoul (Nord), la deuxième ville du pays, Bagdad fait ainsi face à une recrudescence d’attentats de l’EI. Le 2 janvier, alors que le président français François Hollande était en visite en Irak, un attentat-suicide à la voiture piégée revendiqué par le groupe djihadiste avait tué au moins 35 personnes à Sadr City. Soutenues par la coalition internationale antidjihadistes dirigée par les États-Unis, les forces irakiennes ont repris le mois dernier la partie orientale de Mossoul, rencontrant une résistance farouche de la part des combattants de l’EI. Elles se préparent maintenant à lancer l’offensive pour reconquérir la partie occidentale, de l’autre côté du fleuve Tigre, plus densément peuplée.
Outre la lutte contre l’EI, qui s’était emparé en juin 2014 de vastes pans du territoire irakien, le pouvoir irakien est englué dans une crise politique. Il fait face depuis 2015 à un mouvement de contestation animé principalement par les partisans de l’influent chef chiite Moqtada Sadr et qui réclame une amélioration des services publics, des réformes politiques et accuse la classe politique de corruption ainsi que de népotisme.

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