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ILS SE SONT RÉAPPROPRIÉS L’ESPACE PUBLIC DEPUIS LA MARCHE DU 22 FÉVRIER : Les Algériens renouent avec les codes de conduite

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Avec la réappropriation de l’espace public par le mouvement citoyen populaire, l’Algérien a renoué avec ses codes de conduite, qu’il a perdus, lentement au fil de ces trois dernières décennies, dont les 20 dernières à un rythme accéléré.

Après un mois de contestation populaire citoyenne exigeant le départ du système politique en place, depuis le 22 février, les dizaines de millions d’Algériennes et d’Algériens, à travers l’ensemble du territoire national, manifestent leur citoyenneté, en réoccupant, l’espace public, par lequel se manifeste son expression individuelle mais aussi collective. Il a réinjecté la vie et donné un sens aux rapports sociaux, par une dynamique citoyenne individuelle et collective, sur ce que devra et sera l’Algérie de demain. Avec des millions de personnes, femmes, hommes, jeunes et vieux, de divers profils, chômeurs, étudiants et l’ensemble des autres secteurs d’activité socio-professionnels et économiques, occupant les grands boulevards et rues des villes et villages d’Algérie depuis le 22 février dernier, chaque vendredi et au courant de la semaine, l’espace public n’est plus ce qu’il était avant cette date. Avant : vols, harcèlements, manque de civisme, visages coléreux, regards sans lueurs des jeunes, après avoir été, dans un passé récent, des hitistes, sont devenus, depuis, des harraga, se jetant dans les bras de la mort, tout en rêvant d’une vie meilleure sous d’autres cieux. La saleté et les amas d’ordures «décoraient» nos rues et nos boulevards, la grisaille se dégageait des visages et des mines, les altercations et les bagarres à chaque coin de rue outre les scènes de violences dont celles qui caractérisaient nos stades et que toutes les campagnes de sensibilisation étaient en vain…. L’après 22 février, c’est la majorité des régions du pays qui tendent à devenir un exemple dans la gestion citoyenne, de l’espace public, comme ce fut le cas des villages ayant donné l’exemple, ces dernières années, en matière de propreté et de vie conviviale, dans l’espace public, pour ne citer qu’Aït-BouMessaoud du village Iferhounen ou Tiferdoud, du village Abi Youcef. Des millions de citoyennes et citoyens marchant chaque vendredi, depuis le 22 février dernier, se sont ainsi propulsés sur le devant de la scène, pour montrer un autre visage, le vrai visage de l’Algérie, de l’Algérien et de ce qu’est devenu l’Algérien, notamment par son attitude exemplaire, qui s’est manifesté, depuis un mois, et qui se poursuivra pour aboutir à l’édification d’un État de Droit, «Djazaïr hourra dimocratiya ! ( Algérie Libre et démocratique : ndlr)» un des slogans phare, dans le sillage du mouvement : «système politique dégage, pour un changement» dans une dynamique pacifique et sans ingérences étrangères, comme le souligne le peuple, dans chaque manifestation, marche et sit-in, à travers ses slogans et pancartes, au milieu des milliers de drapeaux de couleurs nationales que brandissent les algériens, du plus petit au plus vieux. Depuis le 22 février dernier, l’Algérienne et l’Algérien réoccupent l’espace public, pour montrer qu’ un nouveau cap est possible et à portée de main, pour voir l’Algérie enfin embarquée au 21ème siècle, grâce à la jeunesse algérienne débordante de capacités et d’innovations sans limites.
Le système politique a été pris de court par l’avènement des manifestations populaires pacifiques du 22 février dernier à travers le territoire national, qui, depuis, n’a cessé de prendre de l’ampleur, depuis notamment la marche de quelques centaines de personnes, essentiellement des jeunes, sortis, à Kherata, à l’Est de Béjaïa, le 16 février dernier, contre le 5e mandat, suivis des marches du vendredi 22 février à travers le pays, jusqu’à celle du 22 mars dernier. Et ce sursaut qualitatif du peuple algérien ne pouvait ne pas se produire, au vu des conséquences de la gestion chaotique des affaires de l’État et de la destinée du pays, ces dernières années, car il était plus question de la gestion des affaires et de la prédation que de l’État, par ce système politique, que le peuple œuvre à changer pour pouvoir ouvrir la voie à l’Édification d’un État de Droit.
Karima Bennour

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