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IL RISQUE JUSQU’À 10 ANS DE PRISON FERME : Karim Tabbou placé en détention provisoire

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Arrêté mercredi dernier devant son domicile, l’ex-Premier secrétaire du FFS et actuel coordinateur national de l’Union démocratique et sociale (UDS-Parti non-agréé), Karim Tabbou a été placé en détention provisoire par le tribunal de Koléa.

C’est ce qu’ont rapporté de nombreux avocats, précisant les reproches établis contre cet activiste et homme politique de l’opposition, qui est accusé de participer, en temps de paix, à une entreprise de démoralisation de l’Armée, en vertu de l’article 75 du Code pénal. Cet article stipule qu’il « est puni de la réclusion à temps, de cinq (5) à dix (10) ans, quiconque, en temps de paix, a participé en connaissance de cause à une entreprise de démoralisation de l’Armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale». Il lui serait notamment reproché des propos tenus le 8 mai, en marge des commémorations des massacres du 8 Mai 1945, dans lesquels il a appelé les «commandants jeunes de l’Institution militaire à mener un mouvement au sein de celle-ci pour qu’elle soit en harmonie avec le mouvement populaire pacifique ». Il les a, entre autres, appelés à « libérer» l’Institution militaire de la «issaba » qui «se trouve également au sein de cette Institution».

Réactions de partis d’opposition
À noter que cette arrestation a suscité de vives réactions de la part de nombreux partis politiques et associations. C’est le cas notamment de l’ancien parti de Tabbou, le FFS, qui, a, dans un communiqué, condamné un acte  qu’il qualifie «d’irresponsable» et «d’arbitraire», tout en exigeant sa «libération immédiate et l’arrêt de toutes les intimidations». «Le Front des forces socialistes condamne énergiquement cet acte irresponsable et arbitraire. Le FFS exige sa libération immédiate et l’arrêt des intimidations contre les militants qui luttent pacifiquement pour une Algérie libre et démocratique», écrit le premier secrétaire Hakim Belhacel.
Idem pour le RCD qui considère le placement sous mandat de dépôt de Tabbou d’un acte qui vise à « faire taire tous les opposants à un simulacre de transfert de pouvoir par une présidentielle voulue sur mesure par ses parrains de l’ombre à l’intérieur comme à l’extérieur du pays». Mettant en garde contre la « poursuite de telles dérives», le RCD se dit convaincu que «cette feuille de route qui met en branle la répression et la division du peuple algérien risque de porter atteinte à l’unité du peuple algérien». Ainsi, il a considéré que «ses promoteurs porteront l’entière responsabilité».
Appelant «les Algériennes et les Algériens à la vigilance et la poursuite de la mobilisation pacifique», le parti, dirigé par Mohcine Belabbas, a réitéré «son appel à la libération de tous les détenus d’opinion tout en restant convaincu qu’une solution démocratique et pacifique est toujours à la portée de tous les acteurs politiques soucieux du devenir du pays et de la nation». Même chose pour la LADDH qui rappelle l’un des principes de la démocratie, selon lequel «la liberté d’expression n’est pas un crime». Pour elle, « la  liberté d’expression est garantie par la Constitution et les pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme ratifiés par l’Algérie. Cette liberté d’expression englobe aussi bien la critique que la valorisation des rôles joués par les différents acteurs politiques et institutionnels ». Signalant que la répression a été choisie par le «pouvoir réel dans le pays pour faire la guerre à ceux qui ne partagent pas ses vues et formulent des issues contraires à ses souhaits», la LADDH avertit en disant que «cette voie ne permettra pas de dépasser la crise profonde que traverse le pays». Notons que cette nouvelle arrestation, parmi les figures politiques, s’ajoute à celles de Lakhdar Bouregâa, Louisa Hanoune, Ali Ghediri et Hocine Benhadid intervient dans un contexte crucial, puisque elle coïncide avec la convocation probable du corps électoral par le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, en vue de l’organisation d’une présidentielle avant la fin de l’année.
Lamia Boufassa

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