Accueil ACTUALITÉ Il était considéré comme un des plus grands joueurs algériens de tous...

Il était considéré comme un des plus grands joueurs algériens de tous les temps : Ahcène Lalmas n’est plus

0

Celui qui a fait les plus belles pages de son club, le CRB, et de l’équipe nationale, vient de partir sur la pointe des pieds.

Ahcène Lalmas, un des plus grands footballeurs algériens de tous les temps, s’est éteint hier, à Alger à l’âge de 75 ans des suites d’une longue maladie, a simplement communiqué sa famille.
Vivant discrètement, fuyant le feu des médias, Lalmas était la légende vivante du footballeur bien né, éduqué et fier, aussi bien dans les stades que dans la vie de tous les jours. Vivant complètement en retrait, Lalmas a évité ces dernières années tout contact avec le milieu du football ou de la presse. Il se trouvait en convalescence pour des problèmes de santé. Considéré comme le meilleur joueur algérien de tous les temps, selon un sondage organisé par le journal sportif Echibek à la fin de 1999 auprès de 150 personnes entre joueurs, entraîneurs, dirigeants, arbitres et journalistes, Lalmas a marqué de son empreinte le football algérien. Il a débuté sa carrière footballistique avec l’OM Ruisseau, réalisant un record original qui n’a d’ailleurs jamais été battu par un autre joueur. Il a inscrit à lui seul 14 buts en une seule rencontre officielle. C’était un match éliminatoire de Coupe d’Algérie contre la formation de Birtouta, qui avait encaissé ce jour-là 18 buts. Lalmas a ensuite signé une licence au sein du club voisin, le CR Belcourt, créé en 1962 de la fusion de deux formations, le WRB et le CAB. Avec le Chabab, il a marqué le football algérien des années soixante. Il a décroché 4 titres de champion (1965, 1966, 1969 et 1970), trois Coupes d’Algérie (1966, 1969 et 1970) et trois fois (1970, 1971 et 1972) le titre maghrébin. En équipe nationale, il a été convoqué pour le premier match de l’Algérie indépendante, le 6 janvier 1963, contre les espoirs de la Bulgarie : il n’avait pas encore dépassé les 20 ans lorsqu’il a été appelé par le trio d’entraîneurs composé d’Abdelkader Firoud, Smaïl Khabatou et Abderrahmane Ibrir.

Évoluant en Algérie, Lalmas était toujours appelé en sélection
Même lorsqu’on faisait appel aux joueurs professionnels exerçant en France, ceux qui avaient fait les beaux jours de l’équipe du FLN. Les anciens se remémorent le match livré le 4 novembre 1964 à Alger devant la grande équipe de l’ex-Union Soviétique qui possédait dans ses rangs plusieurs célébrités dont Lev Yachine, considéré jusqu’à aujourd’hui comme le plus grand gardien de tous les temps. Menés au score (2-1), les Algériens avaient enregistré en seconde mi-temps la rentrée de Lalmas qui avait réussi à égaliser pour son équipe d’une magistrale reprise de la tête qui avait pris à défaut Yachine. La légende Lalmas était née. Ahcène fera l’histoire du football algérien tant son influence sur le jeu, sa combativité, sa maîtrise du ballon, son extraordinaire clairvoyance, ses dribbles déroutants et son sens très aigu du but étaient développés chez ce joueur comme on en fait peu. À son ombre pousseront de jeunes talents qui ont pour noms Amirouche, Fréha, Salhi, Seridi, Selmi, Kalem et Betrouni, entre autres.
En plus de ses qualités de buteur, Lalmas a toujours eu un certain ascendant sur ses coéquipiers, ce qui l’amena petit à petit à se transformer en stratège, abandonnant le poste d’avant-centre. Son intelligence de jeu, ses qualités de meneur d’hommes et ses accélérations décisives en avaient fait l’un des joueurs les plus complets du continent africain. À la fin de sa carrière, il avait quitté le Chabab pour intégrer le NA Husseïn-Dey avec sa pléiade de jeunes talents qui avaient pour noms Ali Fergani, Mohamed Khedis, Meziane Ighil et Mahmoud Guendouz. Lalmas a également exercé comme entraîneur des sélections nationales de jeunes (juniors) lors des années 1980.
R. S.

Article précédent6 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire immédiate au Sahel : Les réalités qui confortent la solution « à l’algérienne »
Article suivantLouis Bulidon témoigne sur l’essai nucléaire français d’In Ekker, au sud algérien, et accuse les autorités de son pays : «La France a totalement abandonné les victimes»