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Il avait mis de son côté toues les cartes pour la victoire au 7e congrès du MSP : Makri enterre définitivement Soltani

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Vainqueur par KO au premier round, le président du Mouvement de la société pour la paix, Abderezzak Makri a laissé pourtant, le suspense planer longtemps pour assommer son rival, lors du 7e Congrès du MSP.

Si l’information a été sciemment laissée jusqu’à minuit passée pour être divulguée, les observateurs savaient à quoi s’en tenir, et Soltani en jetant l’éponge au 3e jour, donnait les indications nécessaires pour confirmer la tendance forte des pro-makri au sein du majlis echoura. La candidature de Naâmane Laouar n’aura pas pesé lourd face à Makri, et la logique de l’hégémonie du président-candidat a prévalu (241 voix pour Makri et 85 pour Laouar). Mais plus que la candidature de Laouar, décidée en dernière instance, après le jet d’éponge de Soltani, c’est le duel des deux derniers présidents du MSP qui a été le plus suivi. Pendant trois jours, le Mouvement de la société pour la paix avait à choisir entre la reconduite de l’actuel président du parti, Abderrezak Makri, et l’ancien, Boujerra Soltani, et les membres du Conseil consultatif, le majlis echoura, l’instance dirigeante la plus importante du parti, étaient sur le gril. Mais, dès le début du Congrès, on a compris que Makri maitrisait le jeu de coulisses et qu’il avait mis de son côté toutes les cartes maitresses pour sortir vainqueur d’une joute politique très importante pour lui lors de ce 7e Congrès du MSP. Makri était d’autant plus porté à réussir ce duel presque personnel sur un « frère-ennemi » avec lequel les divergences, voire les animosités, s’étaient étalées au grand jour. Au plan politique, l’enjeu était de taille, et pratiquement tous les chefs de partis suivaient de près la confrontation. D’un côté Makri, de l’autre Soltani. Deux politiques différentes, deux manières de voir la politique du parti, du gouvernement et du pays. D’un côté, Makri, synonyme de la volonté de placer le MSP sur un piédestal, au niveau des deux premiers partis au pouvoir, le FLN et le RND, dont il souhaite être l’interlocuteur politique, tout en gardant pour lui cette distance qui lui permet en même temps d’avoir la faiblesse de croire qu’il représente le chef de file de l’opposition politique.
De l’autre, Soltani, un leader du MSP qui a longtemps était biberonné au pouvoir, qui a été dans plusieurs gouvernements successifs depuis 1999 (Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture, Chargé de la Pêche, ministre des PME/PMI, ministre du Travail et de la Protection sociale) ; un homme qui veut détacher son parti d’une opposition stérile et le faire revenir dans la proche proximité du gouvernement. Sur le plan de politique générale, le 7e Congrès du MSP était important, mais Makri n’aura pas laissé un empan de chance à son rival. Dès l’ouverture du Congrès, Makri portait l’affrontement verbal direct à son rival, Boujerra Soltani, devant 1800 délégués représentant 48 wilayas, en laçant un défi, celui de faire accéder le MSP au pouvoir après les législatives de 2022 : «Nous allons réintégrer le gouvernement tête levée, avec dignité et non pas pour faire de la figuration.»
Soltani subissait sans brancher les propos de Makri : «Nous ne sommes pas comme ceux qui veulent uniquement des postes ministériels. Nous travaillons pour accéder au gouvernement par la force des urnes, afin de participer réellement à la prise de décision et ne pas servir de faire-valoir».
KO au premier round. Soltani avait pour lui des «têtes d’affiches» du Conseil consultatif, mais pas toutes les affiches. Makri lui a fait déterrer son passé-présent d’ancien ministre qui cherche encore à devenir, de nouveau, ministre du MSP. D’autres cartes avaient été mises en relief avant le congrès, dans les réunions et discussions de sous-sol, qui se sont étalées sur de longs mois. Plus que ce qu’il en faut, aux yeux des congressistes, pour l’enterrer définitivement.
F. O.

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