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HAUSSES SURPRISES DES PRIX : Les points noirs du commerce intérieur

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Selon le directeur général du Budget au ministère des Finances, Abdelaziz Faid, qui intervenait dimanche lors d’une journée d’information sur « les nouvelles dispositions de la loi de finances 2022 », organisée par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), le budget de l’État a contribué à absorber la hausse de prix due à l’inflation des prix des produits et matières premières au niveau mondial.

Par ailleurs, aucune mesure n’a été prise par les autorités concernant le «ciblage» des subventions aux produits alimentaires annoncé par la loi de finances pour 2022. Ce n’est pas encore le moment. « Cela va se faire de manière progressive, de manière à avoir une adhésion de la population à cette procédure », a tenu à rassurer Abdelaziz Faid. Pourtant, la constatation par les Algériens de hausses «surprises» des prix des produits de large consommation est devenue un fait banal. Ces hausses sont pratiquées par des délinquants, appelés spéculateurs, qui ont, depuis près d’une trentaine d’années, la haute main sur la sphère marchande en Algérie. Il n’est pas surprenant de trouver le fardeau de bouteilles d’eau minérale à 220 DA alors que son prix «normal» est de 200 DA. Idem pour le petit lait (l’ben) que certains commerçants vendent à 140 DA au lieu de 110 DA. Les augmentations touchent aussi bien les produits laitiers que des produits agricoles de saison. Les contrôleurs du ministère du Commerce ont fort à faire ces jours-ci face à une faune de «parasites» qui croit pouvoir perpétuer en toute impunité ses agissements criminels dans la sphère du commerce intérieur. Cette mafia de spéculateurs se sent assez puissante pour prétendre imposer son diktat aux institutions de l’Etat. Selon  les données des services du ministère du Commerce, sur les dix premiers mois de l’année 2021, plus de 117 000 infractions commerciales ont été constatées, en hausse de 38,8% par rapport à la même période de l’année 2020. Plus de 11 100 procès-verbaux de poursuites judiciaires ont été établis, avec la proposition de fermeture de 10 060 locaux commerciaux. Cela concerne notamment le chiffre d’affaires dissimulé de transactions commerciales non facturées ainsi que les infractions qualifiées de pratiques de prix illicites (non-respect des prix réglementés, fausse déclaration de prix de revient et manœuvres visant à dissimuler les majorations illicites). Ces pratiques illégales sont évidemment motivées par la recherche du profit le plus élevé et le plus rapide, au détriment de la population et de l’État. L’exemple du prix du pain est, à ce titre, caricatural. Les services du ministère du Commerce ont eux-mêmes constaté que des boulangers ont procédé à l’augmentation du prix du pain ordinaire de 10 à 15 DA  «sans préavis et de leur propre chef», ont-ils commenté. Il y a moins d’une semaine, le directeur de l’organisation des marchés, des activités commerciales et des professions réglementées au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, Ahmed Mokrani, a affirmé que le ministère refusait catégoriquement toute augmentation du prix du pain subventionné. Il a rappelé que le prix de ce produit est réglementé par un décret exécutif en vigueur depuis 1996. Mais tout le monde sait qu’il est très rare de trouver du pain à 10 DA. Le pain est vendu à 15 DA la baguette sous le nom de «pain amélioré». « Cette augmentation est inacceptable dans la mesure où ce produit est fait à partir de farine subventionnée, dont nous importons 7 millions de tonnes par an », a expliqué Ahmed Mokrani qui a fait savoir que les revendications des boulangers seront prises en charge par les pouvoirs publics pour leur assurer une marge bénéficiaire, et sauvegarder ainsi cette profession tout en protégeant le pouvoir d’achat du citoyen. Autre «anomalie»: la filière des viandes blanches et viandes rouges et poissons: absence de transparence dans la détermination des prix, abattage illicite dans des abattoirs informels et défaut de facturation qui empêchent toute traçabilité du produit acheté par le consommateur,…. Jusqu’à quand ? Cette filière est considérée comme un point noir par la Commission de moralisation de l’activité commerciale installée depuis plus d’un an.
M’hamed Rebah

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