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Hassiba Boulmerka déplore la situation chaotique : « Le sport algérien touche le fond ! »

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Hassiba Boulmerka, la première femme à avoir offert à l’Algérie une médaille d’or lors d’une manifestation sportive internationale, a avoué, hier, lors de son passage au Forum du Courrier d’Algérie que le sport en Algérie a touché le fond, et un grand travail reste à faire pour remettre la locomotive du sport algérien sur de bons rails. C’est avec beaucoup de peine que la détentrice de la médaille d’or 1 500 mètres féminin aux Jeux Olympiques de 1992 à Barcelone en Espagne, a prononcé ces mots pour décrire la physionomie de notre sport.
Interrogée sur la participation médiocre de l’Algérie aux derniers Jeux Méditerranéens de Tarragone en Espagne, où l’Algérie a terminé la compétition à la 15e place sur 25 au classement général, et avec un total de 13 médailles dont deux seulement en or, Boulmerka pense que la politique engagée par les responsables du sport n’est pas cohérente, elle indique qu’: «on galère depuis 20 ans. Nous, les anciens athlètes et techniciens de haut niveau, ne sommes pas écoutés par les responsables et les décideurs du sport national, donc les résultats, c’était prévisible. Quand on disait que la politique sportive nationale engagée n’était pas à la hauteur, les responsables devaient nous écouter et faire quelques efforts dans quelques sens. » Précisant : «qu’on perde un match ou une compétition ça se paye cache, ce n’est pas comme les autres secteurs où on a assez de temps pour parfaire les automatismes. Pour moi, la politique pyramidale n’existe plus chez nous », déplore la championne du monde du 1 500 mètres en 1991 à Tokyo (Japon). Elle souligne : « si on a des ligues qui n’ont pas de clubs ça signifie que ces ligues existent sur papier uniquement, ils ne peuvent pas faire un travail de fond sur l’organisation, la promotion, le développement des disciplines. D’ailleurs, si une ligue n’arrive pas à faire un vrai travail de fond à l’intérieur du pays, on n’aura jamais la pépinière qui alimente les équipes nationales, et c’est là où on est arrivé aujourd’hui. Donc dans les meilleurs cas, on ne peut pas faire des résultats probants, tant que le vrai travail n’est pas fait, c’est légitime », a-t-elle lié la déception de la participation algérienne au JM de Tarragone, par rapport aux résultats enregistrés. « La politique pyramidale de 1976 a été cassé en 1989, pire encore, elle n’était pas remplacé, c’est pour cela qu’on se retrouve aujourd’hui dans cette situation chaotique. On parle maintenant plus des responsables que des athlètes, ces derniers sont le dernier souci de tout le monde. Aussi, on parle des présidents des fédérations, des DTN, du sélectionneur de l’EN, de la Ligue de football professionnel, mais je n’ai jamais entendu parler des joueurs et des athlètes, alors que c’est eux qui font le spectacle et c’est eux qui sont réellement les piliers du sport. Avant, dans notre époque ce n’était pas comme ça. Donc pour développer le sport, il faut changer les mentalités afin de pouvoir mettre une vraie politique sportive qui réponde aux besoins de cette génération et à celle de notre pays.»
Mohamed Wali

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