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Hanoune sur le rapport US des droits de l’homme en Algérie : «un double langage des Etats-Unis»

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La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) est revenue, hier, à Zéralda, sur les questions qui marquent l’actualité nationale et internationale. En réaction au dernier rapport américain sur les droits de l’Homme en Algérie, Louisa Hanoune a indiqué que le pays n’accepte aucune leçon des États-Unis. Elle a réservé des critiques acerbes envers les États-Unis, un pays qu’elle considère sans ambages, derrière tous les bouleversements et les graves dissensions subites par les pays de la région et les conflits armés surgis en Syrie, en Lybie et en Égypte. La patronne du PT, la verve bien aiguisée, a récusé le document des droits de l’Homme reprochant à l’Algérie d’«imposer des restrictions sur les libertés collectives, la partialité de la Justice et la pratique de la liberté provisoire», indique le rapport 2014, rendu public le 25 juin dernier. La première responsable du parti soutient que ce rapport vise à exercer davantage de pressions sur l’Algérie, afin de la ramener à faire des concessions par rapport à sa position ferme de ne jamais s’engager par une intervention militaire dans le cadre du règlement des conflits et les graves dissensions qui prévalent chez les pays voisins. Pour l’oratrice, il ne sera pas question, donc, pour l’Algérie, d’accepter des leçons «d’une administration américaine qui protège elle-même les actes de discrimination raciale que subissent les populations noires, qui a livré des armes aux terroristes, a tué des milliers de populations en Irak et en Syrie, a crée Daech et les Talibans…», a-t-elle chargé le pays dirigé par Barack Obama. Pourtant, «lui-même est originaire d’un pays africain», a-t-elle ajouté, en faisant allusion au président américain. En effet, devant le refus de l’Algérie d’engager ses troupes militaires en Libye et au Mali, en privilégiant notamment la solution pacifique dans le règlement des conflits, les États-Unis «font dans la politique de la carotte où le bâton», un moyen par lequel ils veulent faire courber l’échine à l’Algérie en recourant à ce qu’elle considère d’un «rapport volontairement exagéré concocté à cet effet». Louisa Hanoune n’a pas manqué de relever une certaine «hypocrisie politique» dans les discours de l’administration américaine. En effet, elle a tenu à rappeler que les États-Unis qui ont longtemps fait les louanges de l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, et a maintes fois félicité les autorités sur le rôle jouer par le pays dans ce domaine, «ont fini par faire volte-face et annonce la couleur», semble-t-elle dire. Pour L. Hanoune, les États-Unis sont mal placés pour parler droits de l’Homme, même si la situation dans le pays, est marquée selon elle par le «recul des libertés, des insuffisances en matière de démocratie et une propagation inquiétante de la corruption», a-t-elle précisé. Donc, autant, selon Hanoune, s’occuper de la situation interne du pays pour épargner toute tentative d’agression extérieure. Par ailleurs, elle a considéré que les rapports établis auparavant par l’Union européenne et la France ont les mêmes velléités que celui de l’administration américaine. Enfin, Hanoune a ajouté à son réquisitoire contre les États-Unis que «l’impérialisme américain provoque des crises financières et encourage le terrorisme dans le monde». Des moyens, selon elle, qui minent l’action sociale et le mouvement syndical des travailleurs, a-t-elle expliqué.

«L’austérité est contraire à la vision économique du pays»
Situation économique oblige, Louisa Hanoune a exposé la vision de son parti s’agissant des questions inhérentes à la conjoncture actuelle. Mais avant, elle a critiqué les mesures sur lesquelles mise le gouvernement afin de dépasser cette crise financière liée à la baisse des revenus pétroliers, en fluctuation depuis juin 2014. Pour la même responsable, les dispositions d’austérité introduites à la Loi de finances (LFC-2015 et la FC-2016) sont antiéconomiques aux orientations du président de la République. Des mesures qu’elle considère en recul par rapport aux réformes engagées entre 2011 et 2012, et en opposition avec la «souveraineté de l’orientation politique de l’économique nationale», a-t-elle ajouté. Pour étayer ses dires, elle revient sur la disposition prévoyant de revoir à la baisse la TAP (Taxe sur l’activité professionnelle). Cette baisse, a-t-elle expliqué, « portera préjudice aux revenus des collectivités locales», en étant notamment des recettes qui reviennent au trésor communal. S’agissant justement de la politique d’austérité, «certaines déclarations appelant les citoyens à observer des mesures restrictives dans leurs dépenses, sont toutes simplement « irresponsables», a-t-elle accusé le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa. Ce dernier a invité récemment les Algériens à réduire la consommation de l’énergie électrique, d’éviter la gabegie… «Ce n’est pas la faute aux Algériens, c’est une erreur du choix d’une politique», a-t-elle clamé.  D’autre part, Hanoune a salué les mesures prises durant le début du mois de Ramadhan, et qui concernent l’ouverture de 350 marchés de proximité au niveau national. Selon elle, cette initiative a permis aux citoyens de s’approvisionner en denrées et en produits alimentaires à des prix abordables et stables.

Grève du tramway: «Le directeur français doit respecter la loi»
Evoquant le mouvement de grève enclenché par les travailleurs du tramway d’Alger, d’Oran et de Constantine, Louisa Hanoune met en garde contre toute transgression du droit à l’exercice syndical des employés de la Setram (Société d’exploitation des tramways) et toute menace de licenciement. Elle considère que les revendications salariales des employés sont légitimes. En effet, les agents de terrain (contrôleurs, conducteurs et guichetiers) de Setram ont observé un débrayage durant quatre jours. Ils revendiquent la revalorisation de leur salaire et l’affectation de primes de rendement aux employés. Après des pourparlers engagés avec le directeur, ils ont fini par trouver un terrain d’entente et ont repris le travail, hieri, selon des indications fournies par l’APS. Tout en affirmant sa solidarité avec les grévistes, Hanoune accuse le directeur français de la Setram, de ne pas respecter la législation algérienne régissant le travail.

Farid Guellil

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