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GRÈVES, ACTION SYNDICALE, DÉPART DE BENGHABRIT, BOYCOTT DU GOUVERNEMENT BEDOUI… Les faits marquants de l’éducation

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2019, qui s’achève aujourd’hui, a été, sans doute, très riche en événements pour l’Algérie. Depuis le déclenchement, le 22 février du mouvement populaire pacifique ayant marqué le monde entier, beaucoup de faits se sont succédés à tous les niveaux. Qualifié de colonne vertébrale de la société, le secteur de l’éducation nationale n’a pas été épargné par ces différents changements. Après en effet la dynamique populaire du 22 février pour le changement du système, l’on avait assisté à des marches grandioses de toutes les franges de la société. Les élèves qui étaient jusque là, à l’abri de la vie politique, se sont impliqués eux aussi dans ce mouvement et ce en même temps que les universitaires. Qu’ils soient du primaire, du moyen ou du secondaire, les élèves avaient à un moment donné, déserté les bancs de leurs classes pour rejoindre la contestation de la rue. Alors qu’elle était encore à la tête du secteur de l’éducation, Nouria Benghabrit, avait à maintes reprises appelé à laisser de côté l’école et ne pas l’impliquer dans la politique. Un appel qui a fini par trouver d’écho car les écoliers ont fini par se désintéresser des marches et ont cessé d’investir des rues, compte tenu des dangers auxquels ils étaient confrontés.
L’année 2019 a été, également, marquée par le départ de Mme Benghabrit après avoir occupé le poste de ministre pendant 4 ans. Pour tenter de calmer la contestation populaire, le Président déchu avait décidé d’effectuer un changement de gouvernement qui était, durant cette période, sous la direction d’Ahmed Ouyahia. Il était évident que Benghabrit allait être sacrifiée, car depuis son installation comme ministre, elle a été la cible d’attaques virulentes émanant de certains milieux islamistes l’accusant de porter atteinte aux fondements de l’identité algérienne et surtout de vouloir «franciser» l’école. Benghabrit, qui avait, pour le moins à une certaine période, réussi à atténuer les mouvements de grève dans le secteur, en organisant des rencontres périodiques avec les syndicats autonomes a fini par être remplacée par le SG du ministère, devenu alors membre d’un gouvernement de gestion des affaires courantes. Bien qu’il soit un enfant de la maison, Abdelhakim Belabed n’a, à aucun moment, réussi à se mettre autour d’une table avec les syndicats qui ont décidé de rallier le Hirak et donc boycotter le gouvernement Bedoui.
Pour l’année 2019, il faut dire, d’autre part, que les examens de fin de cycles se sont déroulés dans le calme. Bien que des tentatives de triches à travers l’utilisation d’internet et de moyens technologiques sophistiqués aient été enregistrées, aucune fuite de sujet n’a toutefois été signalée. L’on a également assisté, au cours de cette même année, au mouvement de grève des enseignants du primaire, déclenché le mois d’octobre, tout juste après la rentrée scolaire. En observant des débrayages périodiques et des rassemblements au niveau de plusieurs wilayas, ces enseignants avaient même tenté de boycotter les examens marquant la fin du premier trimestre puisqu’ils ne sont pas arrivés à arracher leurs revendications dont celle liée essentiellement à la révision de leur statut particulier. La problématique n’étant toujours pas réglée, ces enseignants ont prévu de poursuivre leur mouvement de contestation après le retour des vacances d’hiver; à savoir à partir du 5 janvier. S’agissant, par ailleurs, des syndicats autonomes représentants de la société civile et qui sont surtout membres actifs du mouvement populaire, les choses ne sont pas encore claires. En effet, après les présidentielles du 12 décembre, et l’élection de Abdelmadjid Tebboune, ces derniers restent « perplexes » surtout par rapport à l’appel au dialogue proposé par le nouveau Président, car estimant que cette étape ne peut être franchie sans, à titre d’exemple, la libération des détenus d’opinion.
à se demander d’autre part si le nouveau ministre de l’éducation, qui devra faire son entrée prochaine dans le gouvernement dirigé par Abdelaziz Djerad, réussira à gagner la confiance des partenaires sociaux et arrivera à ouvrir une nouvelle page avec eux, sachant que les défis qui l’attendent sont aussi difficiles que complexes compte tenu de la situation délicate du secteur. En tout cas, il est certain que, comme 2019, l’année 2020 sera tout aussi riche en événements et en nouveautés, qui, espérons-le, apporteront du bien pour le pays.
Ania Nait Chalal

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