La modernisation du secteur portuaire, à travers, surtout, la création de bases logistiques modernes, le développement de terminaux à conteneurs et la construction d’un nouveau port commercial, devrait faciliter la décongestion des ports algériens, face à l’augmentation constante du trafic, estime-t-on auprès du ministère des Travaux publics. Ainsi, lors de son passage, hier, sur les ondes de la Chaîne III, la directrice des infrastructures maritimes au ministère des Travaux publics, Nassima Boubzari, s’est étalée sur les nombreux projets de création de nouveaux ports, et l’extension de certains autres, et ce, afin de répondre aux besoins de l’économie algérienne. Les ports algériens ont bénéficié de sommes colossales, et beaucoup d’investissements consentis, tant en équipement qu’en moyens humains, mais, est-ce suffisant ? Il faut croire que non, à entendre le ministre du secteur parler de refonte de ces espaces devenus trop exigus, mal gérés et surtout non spécialisés. Tous les ports font tout et presque rien, eu égard au manque de rationalité de l’activité portuaire. Afin d’y remédier à la situation, l’hôte de la radio Chaîne III a fait savoir que dans la perspective d’augmentation des capacités d’accueil des navires, des études sont en cours destinées à étendre les quais des ports d’Oran, Mostaganem, Béjaïa et Djendjen. «Ces extensions ont pour but de résorber les flux», a, de plus, indiqué la responsable. Dans un autre sillage, Mme Boubzari a expliqué la présence continue de nombreux navires dans les rades des 11 zones portuaires commerciales du pays par un «manque de bonne gestion».
Un nouveau port commercial pour réduire la pression
Répondant à une question relative au projet d’un méga port, d’environ 2 000 hectares de superficie, l’invitée révèle que les études du positionnement de celui-ci sont en cours, ajoutant qu’il sera dédié «exclusivement à des activités commerciales» et qu’il devrait prendre forme dans un rayon de 100 kilomètres d’Alger. Elle précise, aussi, que celui-ci sera adapté à la nouvelle génération de bateaux, à l’exemple de certains porte-conteneurs, accusent jusqu’à 400 mètres de longueur avec un fort tirant d’eau. De sucroît, elle a indiqué que «le port centre a pour but de délocaliser le port d’Alger». La représentante du ministère des Travaux publics a annoncé, par ailleurs, la création projetée d’une dizaine de ports ou abris de pêche, destinés, précise-t-elle, à accompagner les programmes d’intensification de prise de poissons, et dont il ne reste plus qu’à obtenir les moyens de financement. «Il va y avoir 9 à 10 ports de pêche à travers le territoire», a-t-elle indiqué en langue des chiffres. S’agissant du budget alloué à ces projets, l’hôte de la radio a indiqué que «tant que les études ne sont pas finalisées, on ne peut pas donner un chiffre exact». Quand on lui rappelle qu’il n’existe qu’un unique port de plaisance en Algérie, celui de Sidi-Fredj, Mme Boubzari répond que son département examine la création d’infrastructures similaires dans toutes les wilayas possédant une façade maritime, «à l’issue du plan quinquennal 2015-2019». Quant à la réalisation d’un nouveau port pétrolier, elle a indiqué que «cette question n’est pas envisageable», toutefois «si le ministère de l’Énergie éprouve des besoins à ce sujet, nous pouvons être les maîtres d’ouvrage de ce projet». S’agissant du savoir-faire algérien en matière de dragage, elle a assuré qu’en Algérie il y a des sociétés algériennes qui mènent à bien l’opération, néanmoins, certains étrangers gagent les appels d’offres internationaux parce qu’ils sont les moins-disant. De plus, en ce qui concerne la non-profondeur des eaux au niveau du port d’Alger, en raison d’une éventuelle insuffisance de dragage, la responsable a assuré que «celui-ci est effectué dans sa période». Elle remet la problématique au dos de la grandiosité des bateaux.
Lamia Boufassa
