Une session de formation de formateurs de grimpeurs-élagueurs professionnels du palmier-dattier vient d’être lancée à Ghardaïa au profit des travailleurs du palmier des wilayas phœnicicoles du sud du pays, a appris l’APS mercredi auprès des organisateurs.
Initiée dans le cadre d’un programme d’action pilote pour le développement rural et l’agriculture intitulé « professionnalisation des grimpeurs de palmiers-dattier » et cofinancé par l’Algérie et l’Union européenne, cette session de formation a regroupé une dizaine de grimpeurs-élagueurs des wilayas d’Adrar, El-Oued, Ouargla et Ghardaïa. Cette formation dispensée par des escaladeurs et cordistes français vise à former des formateurs de grimpeurs-élagueurs pour combler le déficit en grimpeurs professionnels de palmiers-dattiers et appuyer la filière phœnicicole en main-d’œuvre qualifiée et préserver la vie du grimpeur, a précisé Nordine Boulahouat, responsable principal du programme. Cette session s’articule sur plusieurs axes notamment les gestes techniques d’escalade du palmier avec un matériel moderne, performant et équipement sécurisant tel que les cordes harnais et baudrier d’escalade, le casque et autres outils de sécurité du travail, a-t-il fait savoir. Des cours théoriques et pratiques sont dispensés au profit des participants dans la palmeraie de Béni-Isguen avec la collaboration de la Fondation citoyenne Amidoul chargée de la logistique et la prise en charge de l’ensemble des participants. Pour un grimpeur d’Adrar en formation, cette session fait découvrir une nouvelle façon d’exercer ce métier séculaire par des techniques modernes plus respectueuses de l’environnement et également plus sécurisantes pour la vie du grimpeur. Ce programme pilote d’appui à la filière du palmier-dattier dans les oasis du sud algérien a pour objectif de former des formateurs qui, à leur tour, formeront d’autres grimpeurs dans les wilayas phœnicicoles qui souffrent de rareté de main-d’œuvre qualifiée pour les travaux en hauteur, un métier dangereux sans cadre juridique approprié, confiné dans l’informel, équipé d’outillage archaïque et quasiment exclu de la formation professionnelle, ont indiqué les organisateurs. Parallèlement à cette formation une équipe composée de cadres de la formation agricole relevant du ministère de l’Agriculture, en collaboration avec les membres du programme « professionnalisation des grimpeurs de palmier dattier », travaillent sur l’élaboration d’un référentiel (métier-formation- évaluation) et d’une reconnaissance juridique du métier de grimpeur, a révélé M. Boulahouat. Acteur Incontournable dans les pratiques culturales de la filière phœnicicole, le métier de grimpeur-élagueur de palmiers est quasiment rare et des agriculteurs éprouvent de sérieuses difficultés à trouver de la main-d’œuvre pour récolter leur production. Selon une enquête effectuée par des professionnels, sur un nombre de 224 cas d’accidents de travail chez les grimpeurs, 40% sont survenus durant la cueillette de la récolte, 30% lors de la pollinisation et 30% sont constatés durant les travaux d’élagage et de nettoiement du palmier, selon le responsable du programme.
Ce projet de professionnalisation du grimpeur de palmier dattier, soutenu par l’Union européenne dans le cadre de la coopération de voisinage algéro-européen, est coordonné par l’association française Biodiversité Echange et Diffusion d’expérience (BEDE) et l’Association algérienne de réflexion, d’échange et d’action pour l’environnement et le développement (AREA-ED).
